Tanganyika : à Kihi, FAO développe la culture de l’aubergine et de la tomate pour renforcer la résilience socio-économique et lutter contre la malnutrition

Photo d'illustration
Deuxième récolte des tomates et aubergines dans le champ de Kihi, village situé à 6 kilomètres de Nyunzu-centre en province du Tanganyika.

Kihi, village d’une superficie de 45 kilomètres carrés, est situé dans le territoire de Nyunzu, à six kilomètres de Nyunzu-centre. Jadis vidé de ses habitants (Twa et Bantou) à cause de la précarité, reçoit, depuis le début de l’année, l’appui de Fonds des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), qui y développe des activités champêtres au profits de ses personnes retournées. L’objectif étant de  renforcer la résilience économique et de lutter contre la malnutrition.

Il est 10 heures passées de 20 minutes, lorsqu’une importante délégation de l’ONU, dépêchée dans ce coin du pays pour une mission consistant à palper les réalisations issues du nouveau Cadre de Coopération pour le Développement Durable des Nations-Unie 2025-2029(CCDD-2025-2025), est accueillie avec faste par des femmes maraîchères, arrosoirs en main, scandant des chants de gratitude à l'endroit de FAO pour leur avoir donné de la valeur à travers ces activités.

Nicole Murhandikire travaille au bureau de FAO, où elle occupe la fonction de spécialiste de mise en œuvre. Elle revient sur l’historicité de Kihi et les raisons de ce champ d’une étendue d’un hectare et demi, où des hommes et des femmes, venus de 93 ménages, cultivent l’aubergine, la tomate et l'oignon après avoir été outillés par cette agence du système des nations unies.

« Ici nous sommes à Kihi, à six kilomètres de Nyunzu-centre, c’est un nouveau village de 45 kilomètres carrés. Les communautés vivaient dans des mauvaises conditions ailleurs, ne trouvant pas manger, pas d’école pour les enfants, encore moins de maternité pour les femmes enceinte, ont décidé de venir s’installer ici. Les Twa [peuple assimilé aux pygmées], de leur part, n’avaient pas supporté la misère, étaient rentrés pour continuer la chasse. Ceux qui étaient restés ont pu développer quelques activités, jusqu’à ce que le FAO fût venu au mois de janvier dernier, sensibilisant, les outillant dans le cadre de ce projet agricole, financé par l’Allemagne, visant à renforcer la résilience socio-économique des ménages vulnérables et petits exploitants agricole », a-t-elle dit à la presse, avouant l’apport de ces villageois dans l’achat de certaines semences.

D’après Judy-Cael Pazou, coordonateur des opérations FAO en RDC venu assister à la deuxième récolte à Kihi, ces hommes et femmes ont été formés et dotés des instruments de travail, dont des râteaux, pelles, hous et autres. Il indique que ce champ a été cultivé dans la politique de pérenniser la sécurité alimentaire, rappelant les trois piliers d’intervention de FAO, à savoir : le pilier technique, axée sur le renforcement de capacité de production pour les bénéficiaires ; le pilier social, qui se concrétise à travers les clubs « dimitra » pour le renforcement de la cohésion sociale entre les Twa et les Bantous, et le dernier pilier repose sur l’autonomisation de la femme, leur promotion, par le biais des activités génératrices des revenus(AGR).

D'une plate-bande à l'autre, ces agriculteurs récoltent tomates mûres et aubergines amères, qu'ils mettent dans des arrosoirs bleus, dont certains sont déjà pleins. Les oignons, eux, ne sont pas encore prêts pour le marché.

Parmi eux, une femme témoigne qu'après vente, l’argent des produits récoltés leur sert dans la scolarisation de leurs enfants, le financement de leurs besoins au quotidien dont l’alimentation. Ils avouent, par ailleurs, que ce champ a considérablement changé leur cour de vie, contrairement aux années passées, où ils manquaient d’activités pour subvenir aux besoins primaires.

Samyr LUKOMBO, de retour de Nyunzu