RDC: Judith Suminwa exhorte le Parlement à examiner en priorité l'adoption d'une résolution proclamant la reconnaissance du GÉNOCOST

Photo
Judith Suminwa au cimetière du Genocost

Le gouvernement demeure résolument engagé dans le processus de reconnaissance internationale du génocide perpétré en République Démocratique du Congo pour des gains économiques (Génocost) depuis plus de trois décennies. C'est ce qu'a affirmé la première ministre Judith Suminwa Tuluka lors de son intervention à la 62e réunion du conseil des ministres tenue sous sa direction vendredi 10 octobre 2025 à la Cité de l'Union Africaine à Kinshasa.

Dans son intervention,la première ministre Judith Suminwa a salué l'Organisation par le ministère des droits humains de la première édition du forum national des droits humains en République Démocratique du Congo ouverte au Palais du Peuple à Kinshasa jeudi 9 octobre 2025. Consacré aux thématiques relatives à la justiciabilité des droits humains, à la justice transitionnelle, à la promotion et à la protection des droits humains ainsi qu'au plaidoyer pour la reconnaissance du GENOCOST, ce forum, a-t-elle fait remarquer s'inscrit pleinement dans le cadre de la mise en œuvre du programme d'action du gouvernement (PAG 2024-2028) qui met un accent particulier sur l'homme considéré à la fois comme la ressource principale, le moteur du développement et le bénéficiaire des fruits de ses progrès. 

"La première ministre a souligné que le gouvernement attend de ce forum qu'il élabore une feuille de route claire et détaillée précisant des actions concrètes et progressives dans le cadre d'une stratégie globale en faveur de la reconnaissance internationale des génocides en République Démocratiquesouhaitée", a dit Judith Suminwa Tuluka dans le compte rendu de la réunion.

Pour la première ministre Judith Suminwa, cette stratégie devra intégrer des mesures réalisables à chaque étape tout en maintenant et en renforçant l'élan des efforts déjà en cours. L'objectif est de garantir une dynamique soutenue en vue d'atteindre la reconnaissance internationale souhaitée.

 "Dans le même ordre d'idées, la première ministre a exhorté instamment les deux chambres du Parlement à examiner rapidement et en priorité l'adoption d'une résolution officielle celle-ci devra proclamer au nom de la nation la reconnaissance des génocides perpétrés sur le sol congolais pour des raisons économiques", a plaidé la première ministre Judith Suminwa Tuluka lors de son intervention.

Lors de la 61e réunion du conseil des ministres, le Chef de l'État Félix Tshisekedi est revenu sur la campagne pour la reconnaissance internationale du GENOCOST et de l'appropriation de son narratif par tous les congolais. À ce propos,il a rappelé que la République Démocratique du Congo porte dans sa mémoire collective une tragédie d'une ampleur inédite qualifiée de GENOCOST dont le peuple congolais fut victime depuis les années 1990. Il avait insisté de nouveau pour que le plaidoyer pour la reconnaissance internationale du GENOCOST ne se limite pas à la réparation des victimes, des survivants "car il s'agit avant tout d'un appel à la vérité, à la justice et à la non répétition mais aussi d'une invitation à assumer nos responsabilités historiques, bâtir une mémoire collective autour de l'idéal ne jamais répéter, commencez à guérir", a indiqué Félix Tshisekedi.

Ainsi, en complément à son instruction donnée lors de la 53e réunion du Conseil des ministres visant l'élaboration d'une stratégie globale et progressive des plaidoyers pour la reconnaissance internationale du GENOCOST.

"le Président de la République a évoqué la nécessité de faire en sorte que ce narratif soit disséminé dans toutes les couches de la population en utilisant tous les canaux possibles et notamment à travers sa vulgarisation dans nos 4 langues nationales, de plus afin de pérenniser ce narratif, la Ministre d'État, Ministre de l'éducation nationale et nouvelle citoyenneté, le ministre d'État, ministre de la formation professionnelle, la ministre de l'enseignement supérieur, universitaire, Recherche scientifique et innovation technologique sont appelés à engager une réflexion commune pour intégrer cette mémoire dans le système éducatif de la maternelle à l'université car il importe que ce pan de notre histoire soit pleinement connu et transmis aux générations présentes et futures", a instruit Félix Tshisekedi dans sa communication.

À l'occasion de la commémoration de l’an 3 du Genocost, génocide congolais pour des gains économiques, initiée depuis maintenant 3 ans, le Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi avait annoncé une campagne politique et diplomatique que va mener dans les prochains jours le gouvernement en vue d'obtenir la reconnaissance internationale du génocide congolais (Genocost).

Alors que Kinshasa a toujours considéré la demande de la communauté internationale d'ouvrir ses frontières lors du génocide Rwandais comme la cause principale de l'instabilité dans l'Est, Félix Tshisekedi a rappelé à la communauté internationale son devoir moral et politique de soutenir la démarche menée par son pays la République Démocratique du Congo de reconnaissance internationale du génocide congolais.

Clément MUAMBA