Les Nations-Unies ne sont pas épargnées par des conséquences négatives liées aux coupes budgétaires causées par la réduction drastique des contributions des États-Unis, entraînant une baisse de rations alimentaires ainsi que de l’aide humanitaire, une dégradation des soins de santé menaçant des millions de personnes vulnérables, notamment des réfugiés, des enfants et des populations affectées par les crises au monde.
Cette crise de liquidité a également impacté le travail de la Mission d'établissement des faits du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme sur la situation dans les provinces du Nord et le Sud-Kivu, dans l’est de la RDC.
C'est ainsi que Kinshasa propose la rationalisation du mandat de la mission de l’ONU relative à la RDC en s'appuyant sur le modèle de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
"Face à la crise actuelle de liquidité qui affecte notre organisation, nous appelons le Conseil à rationaliser le mandat relatif à la RDC et à affecter les ressources suffisantes à la Commission d'enquête qui sera établie. Une option réaliste serait d'ouvrir au sein de la Monusco un Basket Fund permettant de recueillir des contributions volontaires comme c'est fut le cas au Mali. Le gouvernement réitère son engagement à faciliter le travail de cette commission et poursuit les réformes en matière de justice, y compris de justice transitionnelle pour mettre fin à l'impunité et garantir réparation aux victimes”, a déclaré mardi 9 septembre, le ministre d'État de la justice, Guillaume Ngefa au dialogue interactif sur la RDC à la 60e session ordinaire du Conseil des Droits de l'homme de l'ONU à Genève.
L'ancien directeur de la division des droits de l’homme de la Mission des Nations unies au Mali, Guillaume Ngefa-Atondoko et chef de la délégation de la RDC a salué mardi, la reconnaissance par le Haut commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme, le caractère international et non interne, du conflit dans l’est de la RDC.
"Je remercie le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme pour la qualité de ses rapports, ceux-ci qui confirment que le conflit dans l’est de la RDC est un conflit armé international, avec la présence avérée des troupes rwandaises, et qu’il n’est pas interne, mais alimenté par une agression extérieure menée par le Rwanda et ses supplétifs du M23, l’AFC”.
En réponse à l’aggravation de la crise des droits de l’homme et de la crise humanitaire causée par la récente escalade des hostilités dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, le Conseil des droits de l’homme a adopté, lors d’une session extraordinaire tenue le 7 février 2025, la résolution A/HRC/RES/S-37/1, demandant au Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme d’établir d’urgence une Mission d’établissement des faits (OFFMK) sur les graves violations et abus des droits de l’homme, ainsi que sur les graves violations du droit international humanitaire commises dans ces provinces.
L'OFFMK est notamment chargée d'enquêter et d'établir les faits, les circonstances et les causes profondes de toutes les allégations de violations des droits de l'homme, d'atteintes au droit international humanitaire et d'éventuels crimes internationaux. Elle doit également identifier, dans la mesure du possible, les personnes et entités responsables de violations des droits de l'homme, d'atteintes au droit international humanitaire et d'éventuels crimes internationaux.
Clément MUAMBA