Photo d'illustration
Plusieurs villages du territoire de Kwamouth, dans le Mai-Ndombe encore sous occupation des miliciens Mobondo, ont été rebaptisés, les populations autochtones chassées au profit de ce que l’armée qualifie de groupe rebelle. Les occupants armés ont renommé le plateau de Bateke en "plateau Lunda" depuis la prise de certaines localités.
Le porte-parole de la 11e région militaire, qui a fait cette révélation à la presse, parle d’un mouvement qui a eu beaucoup de "temps pour s’organiser et faire partir la population autochtone".
« Le plateau de Bateke et plusieurs villages ont déjà changé de noms. Ils chassent les autochtones, récupèrent leurs terres et renomment le plateau de Bateke, qui est devenu plateau Lunda. Selon eux, ce sont leurs terres et ils doivent les récupérer », a déclaré dimanche le capitaine Anthony Mualushayi, porte-parole de la onzième région militaire.
Selon un rapport du ministère de la Défense présenté au Conseil des ministres en juillet 2022, 74 des 140 villages de Kwamouth étaient occupés par les Mobondo.
Le tableau peint par l’armée est également confirmé par les autorités traditionnelles de Kwamouth, actuellement éloignées de leurs terres. Parmi elles, Stany Libie qui, à titre illustratif, cite le village Mbomo rebaptisé Minikongo, Kunzulu devenu Mawanga, Nkana rebaptisé Bulungu, Engweme devenu Kikwit, Mbutie changé en Matundu, et Makusho transformé en Popokabaka.
« On a crié nuit et jour afin que le gouvernement prenne ses responsabilités pour restaurer l’autorité de l’État. Apparemment, cela n’a pas été pris en compte », regrette Stany Libie, chef coutumier à Kwamouth.
Jonathan Mesa
