Les propos tenus en fin de semaine dernière par le porte-parole des Forces armées de la RDC, Sylvain Ekenge, interdisant aux Congolais d’épouser des femmes de la communauté Tutsi, les présentant comme moyen de renseignement du Rwanda, inquiètent l’opinion. La Belgique a rejeté ce qu’elle qualifie de discours de haine, « indigne d’un représentant officiel. »
Maxime Prévot, ministre des affaires étrangères Belge, a exprimé son choc face aux allégations ciblant les Tutsis, estimant que la concorde nationale n’est possible qu’à partir du moment où toutes les communautés sont incluses.
« Extrêmement choqué des propos tenus aujourd’hui par le porte-parole de l’armée congolaise, le Général Ekenge, ciblant la communauté Tutsi. C’est absolument indigne de la part d’un représentant officiel. Je les condamne avec la plus grande fermeté. Tout discours de haine doit être rejeté en toutes circonstances. La concorde nationale ne peut se construire que dans un esprit d’inclusion de toutes les communautés », a écrit dimanche le diplomate Belge sur X.
Pour l'opposant Néhémie Mwilanya, ancien et dernier directeur de cabinet de Joseph Kabila, «l'appel à la haine ethnique» à l'endroit des Tutsis est un crime». Considérant la qualité de Ekenge, M. Néhémie estime que ces déclarations traduisent «la politique du gouvernement »de Kinshasa.
Après avoir affirmé que les femmes Tutsis viennent dans les mariages avec des cousins ou neveux avec lesquels elles font des enfants à la morphologie 100% tutsi, le porte-parole des FARDC, Sylvain Ekenge a été suspendu de ses fonctions par le chef d’Etat-major général de l’armée congolaise, Jules Banza, a renseigné l’Agence Congolaise de Presse (ACP).
Samyr LUKOMBO