Des moments de faim et de dénuement : le calvaire des enfants déplacés de Kwamouth vivant à Bandundu ne s’est arrêté à aucun instant pendant les festivités de fin d’année. De la fête de Noël à ce jour, ce ne sont que des cris, des pleurs et des appels à l’aide, et les enfants en sont les premières victimes.
D’habitude, ils ont de nouveaux habits accompagnés de repas spéciaux pour les festivités. Mais depuis trois ans, la situation a basculé à la suite de l’insécurité.
Au centre collectif situé au marché central de la ville de Bandundu, on trouve plusieurs enfants déplacés orphelins. Les mauvaises conditions d’accueil, le manque de nourriture et d’habits pour les fêtes accentuent leurs peines. Parmi eux, Tayeye Mupepe Dinaro, un garçon âgé de 11 ans, qui célèbre pour la troisième fois les festivités de fin d’année à Bandundu depuis la fuite du territoire de Kwamouth.
« On souffre ici. On n’a pas à manger, on n’a pas de nouveaux habits, pas de moyen de manger. Ceux qui pouvaient m’en acheter sont morts, mes parents ont été tués au plateau, les miliciens nous ont chassés de là. Qu’on nous achète à manger, qu’on nous aide avec un peu d’argent », a-t-il déclaré
Dans le même contexte, un garçon âgé de quatre ans fait état d’une situation intenable.
« Ici, on dort sur les cartons. On souffre. Personne ne nous trouve à manger, ceux qui peuvent nous évacuer d’ici ne veulent pas, tous les moyens sont entre leurs mains. On n’a pas de nouveaux habits, tous les parents ont été tués », a révélé Jacques Moke.
Dans la cour du site, des scènes de tristesse se font constater. Des femmes âgées, les mains sur les joues et la tête pensive. Parmi elles, Catho Loseka, mère de cinq enfants, prépare des feuilles de manioc sans épices afin d’oublier tous les soucis.
« Je prépare les feuilles de manioc qu’on m’a offertes, une quantité de 500 FC. Je les prépare sans épices, sans huile ni sel pour donner aux enfants. Il suffit qu’on mange seulement, je n’ai rien. »
À Bandundu, les conditions d’accueil sont à peine acceptables. Environ 170 déplacés sont morts depuis trois ans. Actuellement, le chef-lieu du Kwilu accueille près de 6 000 déplacés, dont près de 4 000 enfants.
Jonathan Mesa