Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont officiellement requalifié le mouvement Mobondo en groupe armé à neutraliser, estimant que son niveau d’organisation, son arsenal et ses modes opératoires relèvent désormais d’une rébellion constituant une menace directe pour la sécurité nationale.
Lors d’un briefing de presse tenu à Kikwit ce dimanche le 28 décembre 2025, le capitaine Anthony Mualushayi, porte- parole des opérations Ngemba dans la région de Bandundu, a présenté un lot d’armes et d’effets récupérés au cours des récentes opérations militaires menées dans le village de Bolingo.
« Les Mobondo ne sont plus une simple milice. Les armes de guerre retrouvées sur eux prouvent qu’il s’agit désormais d’un groupe armé organisé. Ils seront traqués et neutralisés comme tels » a-t-il déclaré au micro d'ACTUALITÉ.CD.
Au total, 29 armes de calibre 12 et six fusils AK-47 ont été saisis en plus de plusieurs pièces d’identité et d’objets fétichistes (gri-gris) retrouvés sur les combattants neutralisés.
Pour l’armée, ces saisies confirment une montée en puissance inquiétante du mouvement.
Sur le plan humain, les affrontements ont été particulièrement violents lors de ces opérations depuis début décembre 2025. À Bolingo, les combats ont fait 15 morts du côté des Mobondo et cinq militaires FARDC ont perdu la vie. À Nkana, 24 personnes, dont un militaire, ont été tuées lors d’attaques attribuées aux miliciens Mobondo.
Le porte-parole des opérations Ngemba a également révélé que les services de renseignements militaires analysent des informations faisant état de contacts présumés entre les Mobondo et les rebelles de l’AFC/M23.
« Des éléments sérieux sont en cours de vérification. Si ces liens sont confirmés, nous serions face à une menace encore plus grave pour la stabilité du pays et l’armée de la République nous sommes plus que déterminés à éliminer cette menace», a indiqué le capitaine Mualushayi.
Selon lui, la proximité géographique de la zone d’opérations avec la capitale renforce le caractère stratégique de la réponse militaire.
« Le mouvement Mobondo représente une menace directe aux portes de Kinshasa. Les FARDC ont le devoir de protéger la population et l’intégrité du territoire national » a-t-il insisté.
Enfin, l’armée a lancé un ultimatum clair aux combattants encore actifs. « Nous appelons les derniers éléments Mobondo à se rendre sans condition. L’armée poursuivra la traque jusqu’à la neutralisation totale de cette rébellion », a conclu le capitaine Anthony Mualushayi.
Les miliciens Mobondo sont actifs également à Kinshasa, notamment dans la commune de Maluku où ils mènent régulièrement des attaques ciblant des civils et même des forces de l’ordre.
Yvonne Kapinga