Après son adoption à l'unanimité par le Conseil de sécurité des Nations Unies, la résolution 2808 (2025) prorogeant d'une année, jusqu’au 20 décembre 2026, le mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), a été au centre de la réunion du Conseil des ministres tenue vendredi 26 décembre 2025 à la Cité de l'Union africaine, sous la présidence du Chef de l'État, Félix Tshisekedi.
Dans sa note d'information présentant cette résolution, Noëlla Ayeganagato Nakwipone, vice-ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération Internationale et de la Francophonie, a affirmé que cette nouvelle résolution, associée à la résolution 2773, est considérée comme un soutien de la communauté internationale face à l’agression rwandaise via la rébellion de l'AFC/M23 et à l’activisme des groupes armés dans l’Est du pays.
"Par l’adoption de cette résolution, la communauté internationale a réaffirmé son soutien à la République démocratique du Congo face à l’agression rwandaise et à l’activisme persistant des groupes armés. Conjointement à la résolution 2773, la résolution 2808 constitue un levier stratégique majeur pour la défense de la souveraineté nationale, la protection des populations civiles et la stabilisation durable de l’Est du pays", rapporte le compte-rendu de la réunion.
Le gouvernement note qu’outre le renouvellement du mandat de la MONUSCO, la résolution 2808 exige le maintien de son effectif autorisé et la définition de priorités stratégiques axées sur la protection des populations civiles, l’appui à la mise en œuvre de la résolution 2773 et des processus de paix en cours, ainsi que la stabilisation et le renforcement des institutions de l’État. La résolution exige également que la MONUSCO exerce pleinement son mandat dans les zones affectées par le conflit, à travers un déploiement proactif, mobile et flexible, en particulier dans les zones occupées par les RDF/M23.
Cette adoption intervient dans un contexte diplomatique et sécuritaire particulier, marqué par les attentes liées à la mise en œuvre effective de la résolution 2773, ainsi que par la convergence de plusieurs initiatives diplomatiques majeures offrant une réelle opportunité de progrès vers la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Il s’agit notamment de l’accord de paix du 27 juin 2025 entre la RDC et le Rwanda, facilité par les États-Unis, réaffirmant les engagements réciproques de cessation des hostilités, d’interdiction de toute incursion et de tout soutien aux groupes armés, de respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, ainsi que de la mise en place de mécanismes conjoints de sécurité et de suivi.
À cela s’ajoutent la Déclaration de principes de Doha du 19 juillet 2025 et l’Accord-cadre de Doha du 15 novembre 2025, facilités par l’État du Qatar, couvrant notamment le cessez-le-feu, le désengagement des forces, la protection des civils, l’accès humanitaire, le retour des personnes déplacées et le rétablissement de l’autorité de l’État, ainsi que les cadres d’intégration économique régionale dont l'application dépend de la réussite de deux processus précités permettra le retour de la paix, la paix qui déclenche une coopération économique régionale.
"Ce contexte reste cependant marqué par de graves violations du cessez-le-feu, caractérisées par l’intensification des hostilités et l’occupation de la ville d'Uvira par la coalition RDF/M23" a-t-elle fait remarquer dans sa note d'informations
Cette résolution, a fait valoir la France, " vise à inscrire la MONUSCO en première ligne dans le soutien aux efforts de paix". Ceux de l’Union africaine et de la médiation du Togo, ceux des organisations sous-régionales et de leurs facilitateurs, et enfin ceux des États-Unis et du Qatar.
Clément MUAMBA
