La 60e session ordinaire du Conseil des Droits de l'homme des Nations-Unies a examiné mardi 9 septembre 2025 à Genève en Suisse le rapport de la Mission d'établissement des faits du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme sur la situation dans les provinces du Nord et le Sud-Kivu, mandatée par le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies.
Le rapport indique que le groupe armé M23, « avec l’appui opérationnel des Forces de défense du Rwanda (RDF) et grâce à leur soutien en matière de formation, d’approvisionnement, de renseignement », a pris le contrôle des principales villes du Nord et du Sud-Kivu. Alors que Kigali conteste la véracité de ce rapport, Kinshasa estime que cette attitude de dénie a été inculquée à la rébellion de l'AFC/M23 pour bloquer l'avancement du processus de Doha sous la médiation du Qatar.
"Il est clair que le débat ne peut plus se faire sur le registre de la présence du Rwanda ou pas dans l'Est de la République du Congo, tous les rapports l'attestent et même les discussions en cours en cours à Doha connaissent des difficultés parce que véritablement le Rwanda n'est pas disposé à aller vers la paix et toute la réalité qui est vécue actuellement illustre la volonté du Rwanda à travers sa brigade appelée M23, de créer un État parallèle", a déclaré Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais.
Depuis le début de l'année, des efforts diplomatiques majeurs sont en cours. L’Accord de Washington signé grâce aux États-Unis d'Amérique et le processus de Doha piloté par l'État du Qatar sont les deux volets complémentaires d’une initiative diplomatique majeure visant à mettre fin aux conflits persistants dans l’Est de la RDC, en particulier ceux impliquant le Rwanda et les groupes armés comme l'AFC/M23.
Après la signature de l'accord de Washington, les discussions se poursuivent à Doha sous la médiation de l'État du Qatar dans le but de compléter l’accord de Washington en abordant les dimensions internes du conflit, notamment la restauration de l’autorité de l’État congolais sur l'ensemble du territoire et la réintégration des groupes armés. Malgré la signature de la déclaration de principes entre Kinshasa et AFC/M23,la situation sur terrain peine à s'améliorer suite à la non exécution de plusieurs mesures de confiance notamment la libération des prisonniers de deux côtés.
Clément MUAMBA