Criminalité toujours et encore en hausse à Goma : cinq autres personnes tuées en moins de 48 heures

Photo ACTUALITE.CD.

Augustin Muhindo a été froidement abattu de plusieurs balles à son domicile dans le quartier Ndosho, commune de Karisimbi. Selon un témoin joint par ACTUALITÉ.CD, quatre individus armés ont fait irruption vers 22 heures et lui ont tiré plusieurs balles devant sa femme et ses enfants.

Moins de 24 heures plus tard, un autre corps a été découvert dans le quartier Kyeshero, derrière l’hôpital CBCA Ndosho. Il s'agit d'un jeune homme non identifié dont le corps gisait au sol, la tête couverte d’un sachet, signe d’un étouffement.

Le dimanche 18 mai, toujours à Kyeshero, un présumé voleur a été abattu par des militaires du M23 après un vol dans plusieurs boutiques. Le lendemain, un autre corps de présumé voleur a été retrouvé dans le village de Kabaya, à la frontière entre Goma et le territoire de Nyiragongo. Il aurait été lynché par la population après être surpris en pleine opération au quartier Majengo.

Un fait encore plus macabre, un bébé âgé d’environ une semaine a été découvert abandonné dans un petit sac au quartier Lac vert dans la matinée du lundi. La mère de l’enfant reste introuvable, mais une enquête est en cours, selon le chef du quartier, Dedesi Mitima.

La ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, traverse une nouvelle vague de violences meurtrières, marquée par des assassinats ciblés. Chaque jour des corps abandonnés dans les rues sont retrouvés et des cas de justice populaire sont de plus en plus fréquents. Depuis le week-end dernier, les meurtres s’enchaînent, révélant l’ampleur de l’insécurité dans une ville déjà sous pression depuis l’occupation par les rebelles du M23/AFC.

La semaine dernière, au moins 12 personnes ont été tuées, dont deux cadres de base à Mugunga et trois autres habitants à Katoyi lors d’une fusillade menée par des hommes armés non identifiés.

Un rapport conjoint des conseils communaux de la jeunesse de Goma et Karisimbi, publié le 14 mai, dresse un bilan glaçant entre le 25 avril et le 10 mai : 15 personnes tuées par balles, 110 maisons attaquées, 9 corps sans vie retrouvés, 4 enlèvements, 6 blessés par balles et 3 cas de justice populaire.

Josué Mutanava, à Goma