Violences sexuelles en RDC : l’Union européenne, ONU Femmes et Enabel appellent à une protection urgente des femmes et filles dans l’Est

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Alors que la République démocratique du Congo enregistre des avancées dans la lutte pour l’égalité de genre, la situation sécuritaire dans l’Est du pays vient assombrir ces progrès. Le programme « Unis pour l’égalité de genre », soutenu par l’Union européenne en partenariat avec ONU Femmes et Enabel, alerte sur une recrudescence des violences sexuelles à l’encontre des femmes et filles dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et de l’Ituri.

En 2024, le mécanisme de réponse rapide aux alertes VBG a recensé 4 053 cas, soit une multiplication par quatorze par rapport à l’année précédente. Cette flambée intervient dans un contexte de violences armées, exposant les femmes et les filles à des risques extrêmes dans les zones de conflit.

Face à cette situation, les partenaires du programme appellent à une mobilisation immédiate : « La protection des femmes et filles doit être une priorité absolue », insistent l’Union européenne, ONU Femmes et Enabel. Ils exhortent tous les acteurs nationaux, régionaux et internationaux à agir ensemble pour rétablir la paix, renforcer la cohésion sociale et éradiquer les violences basées sur le genre.

Un engagement de fond, malgré un contexte complexe

Mis en œuvre avec un financement de 20 millions d’euros, le programme « Unis pour l’égalité de genre » soutient depuis plusieurs années la RDC dans la lutte contre les violences faites aux femmes et dans la promotion de l’égalité des sexes. Il a notamment accompagné l’État congolais dans la révision de sa stratégie nationale de lutte contre les VBG et appuyé la campagne présidentielle « Tolérance zéro » lancée en 2021.

Grâce à cette campagne, à Kinshasa, au Nord-Kivu et en Ituri, 1 745 cas de VBG ont été documentés dans le respect de la confidentialité, et 7 063 personnes, dont 4 277 femmes soit 60.8% , ont eu accès à des informations sur les services disponibles. 

En 2024, les résultats au Sud-Kivu ont aussi été probants : 771 femmes ont renforcé leur autonomie économique, 874 survivantes ont bénéficié d’un accompagnement psychosocial et 692 femmes ont accédé à une prise en charge médicale spécialisée.

Malgré ces défis, les partenaires réaffirment leur engagement. Pour l’année en cours, le programme prévoit de renforcer ses interventions dans les provinces de l’Ituri et du Kasaï, d’accentuer la coordination locale et de consolider les dispositifs communautaires de prévention et de réponse. L’objectif reste de faire de la RDC un espace de paix et d’égalité, où les femmes et les filles peuvent vivre libres de toute forme de violence.

Nancy Clémence Tshimueneka