Affaire Bukanga Lonzo : « L’arrêt de la Cour est inique. C’est un arrêt qui est déconnecté du procès Matata » (Avocat de Matata Ponyo)

Matata Ponyo
L'ancien Premier ministre, Augustin Matata Ponyo

Quelques heures après la décision rendue par la Cour constitutionnelle, Maître Laurent Onyemba, Avocat de l’ancien premier ministre et député national Matata Ponyo, a réagi à la condamnation de son client dans l’affaire du Parc agro-industriel de Bukanga Lonzo.

Interrogé par les médias, cet avocat estime que l’arrêt rendu ce mardi 20 mai 2025 par la Cour constitutionnelle, est inique et déconnecté de la réalité du procès.

« J’estime humblement que l’arrêt de la Cour est inique. C’est un arrêt qui est déconnecté du procès Matata. D’abord il est de principe en droit que la Cour constitutionnelle ne revient pas sur ses arrêts. Ces derniers sont exécutoires et ne sont susceptibles d’aucun recours. Donc à partir du moment où la Cour est revenue sur sa propre décision, il y a un problème. Deuxième préalable, Monsieur Matata a dit que je suis député, je jouis des immunités. Donc pour me juger, il faut respecter la procédure. Cela n’a pas été fait. L’Assemblée Nationale a pris une position. Nous avons soulevé une bactérie d’exceptions liées à l’incompétence et à l’irrécupérable de l’action. Mais la Cour a décidé de joindre au fond toutes ces exceptions. Pour nous, la décision, pour autant qu’elle soit une décision qui nous déçoit, mais elle ne nous effraie pas et puis, elle ne nous contrarie pas », a-t-il affirmé.

L’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, l’ancien Gouverneur de la Banque centrale du Congo Deogratias Mutombo et l’homme d’affaires sud-africain Christophe Grobler ont été condamnés respectivement à 10 ans et 5 ans des travaux forcés pour détournement des deniers publics dans l’affaire relative à la débâcle du projet Bukanga Lonzo. Il a en outre été prononcé  à l’encontre des deux premiers prévenus : la confiscation des biens des prévenus à hauteurs des sommes détournées, la privation pour 5 apres l’exécution de la peine du droit de vote et d’éligibilité, l’interdiction d’accès à une fonction publique, la privation du droit à la libération conditionnelle et à la réhabilitation. Pour le troisième, il a aussi été prononcé l’expulsion du territoire national après l’exécution de la peine.

Cette décision dans l’affaire Bukanga Lonzo est l’aboutissement d’un long feuilleton judiciaire. Tout est parti en 2021 lorsque saisi pour la première fois, la Cour constitutionnelle s’est déclarée incompétente pour juger un ancien Premier ministre. Le dossier a été transféré à la Cour de cassation. Face aux exceptions des avocats de l’ancien première ministre, cette juridiction a saisi à nouveau la Cour constitutionnelle sur une question relative à l’interprétation des dispositions constitutionnelles sur sa compétences en matière pénale. Cette dernière va alors faire un revirement de jurisprudence en se déclarant cette fois-ci compétente à juger un ancien premier ministre. C’est alors qu’elle fut à nouveau saisi par le Procureur général pour cette seconde affaire.