La Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) a exprimé ses réserves sur les partenariats en cours entre la République Démocratique du Congo et les États-Unis autour de l’exploitation des minerais stratégiques, notamment les « 3T » (étain, tungstène et tantale).
Lors d’un point de presse tenu ce vendredi 16 mai 2025 au Centre interdiocésain de Kinshasa, Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO, a relayé la position des évêques, qui souhaitent que ces partenariats garantissent un impact réel sur le développement des Congolais.
« À l’instar de beaucoup de nos compatriotes, nous restons très circonspects quant aux négociations relatives à l’exploitation de nos ressources naturelles, en particulier les minerais stratégiques. Il est impératif que ces activités contribuent au développement intégral de chaque Congolais et de toute la nation », a-t-il déclaré.
Début avril, avant même l’annonce officielle de ces accords, le président Félix Tshisekedi avait reçu à Kinshasa Massad Boulos, conseiller principal pour l’Afrique du président américain Donald Trump. Selon la Présidence, les deux parties avaient échangé sur la situation sécuritaire à l’Est du pays et les perspectives économiques entre la RDC et les États-Unis. Massad Boulos avait confirmé l’intérêt des États-Unis pour un partenariat minier, affirmant qu’il s’agit d’investissements « de plusieurs milliards de dollars » accompagnés de transferts de technologies, d’emplois et de développement d’infrastructures.
Dans l’opposition, ces annonces suscitent une vive réaction. Certains dénoncent un bradage des ressources naturelles, tandis que d'autres y voient une tentative de manœuvre politique en faveur du maintien au pouvoir du chef de l’État. Delly Sessanga, président du parti Envol, a notamment fustigé un « troc sécuritaire » qu’il considère comme une ultime carte jouée par Félix Tshisekedi après l’échec des précédentes initiatives.
Samyr Lukombo