Masisi : quatre personnes meurent asphyxiées par gaz Mazuku à Kasengzi

Des collines surplombant la cité de Sake
Des collines surplombant la cité de Sake

Quatre personnes, trois femmes et un homme, ont perdu la vie ce lundi 5 mai dans la bourgade de Kasengezi située entre la ville de Goma et le territoire de Masisi. D’après le service de Protection Civile du Nord-Kivu, les victimes ont été asphyxiées alors qu’elles étaient à la recherche de bois de chauffage dans une zone d’extraction de sable, à proximité du Parc des Virunga. Selon le constat, les décès seraient dus à l’inhalation de gaz Mazuku, un phénomène connu qui signifie « mauvais vent » en swahili.

« Au total, quatre personnes, un homme et trois femmes  sont mortes asphyxiées à Kasengezi, selon notre constat. Les victimes ont succombé à une asphyxie causée par du gaz méthane, qui les a surprises dans une zone d’extraction de sable. À ce jour, leur identité reste inconnue, car ni les femmes ni l’homme ne portaient de pièces d’identité. Leurs corps ont été directement conduits à la morgue de l’hôpital provincial du Nord-Kivu. D’après nos observations, ils étaient partis à la recherche de bois de chauffage, comme en témoignent les cordes et le matériel qu’ils avaient emportés pour ramasser du bois dans le parc », a indiqué Exaucé Kavatsawa, sapeur-pompier et agent au service de Protection Civile.

Ce gaz toxique, incolore et inodore, issu de l’activité volcanique intense dans la région, se concentre dans des zones dépressionnaires, souvent à l’insu de la population. En quelques minutes, il peut provoquer une asphyxie mortelle.

Le phénomène du Mazuku est bien documenté dans cette région volcanique du Nord-Kivu, notamment autour du lac Kivu et près du volcan Nyiragongo. Malgré les multiples alertes et appels des organisations environnementales œuvrant à Goma et Masisi, les autorités n’ont jamais pris de mesures concrètes pour signaler ces zones dangereuses.

« Depuis des années, nous réclamons des panneaux de signalisation dans les zones à risque. Rien n’a été fait. Aujourd’hui encore, des vies sont perdues », déplore un membre d’une ONG locale.

La situation est d’autant plus préoccupante que cette zone accueille de nombreux déplacés, fuyant les conflits armés dans les territoires voisins. En 2024, l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG) avait pourtant remis aux autorités locales une cartographie des zones affectées par le Mazuku, dans l’objectif de prévenir ce type de tragédie. Mais aucune action concrète n’a suivi.

Josué Mutanava, à Goma