Le Centre de recherche en finances publiques et développement local (Crefdl) mobilise les députés nationaux pour exiger la redevabilité dans le cadre du projet de développement local des 145 territoires (PDL-145 T). C'est dans cette optique que ce centre de recherche a organisé des échanges ce mercredi 23 juillet 2025 à Kinshasa avec une dizaine de députés, issus principalement des provinces de Kwango, Kwilu, Kongo-Central et Kasaï, concernées par le récent rapport du Crefdl sur le taux d'exécution du PDL.
Ces échanges constituent une série de plaidoyers entrepris par le Crefdl dans le cadre du contrôle citoyen sur l'exécution des projets d'infrastructures dans les 4 provinces citées, et financés par le National Endowment for Democracy (NED).
L'objectif est d'inciter les élus du peuple à endosser et s'approprier les résultats du rapport du Crefdl et à demander des comptes à tous ceux qui ont géré le PDL-145 T dans sa première phase.
« Il faudrait que les élus du peuple puissent poser des questions claires à tous ceux qui ont géré les fonds publics dans le cadre du PDL-145 T. Avec les élus du peuple, nous nous sommes mis d'accord pour qu'il y ait des initiatives parlementaires, notamment une question orale avec débat, et nous allons travailler ensemble », a expliqué Valéry Madianga, coordonnateur national du Crefdl, à ACTUALITE.CD.
Pendant les échanges, les députés ont proposé au Crefdl de sensibiliser davantage le caucus des députés de toutes les 26 provinces, une proposition bien accueillie par l'organisation. « Parce que, explique Valéry Madianga, le PDL ne concerne pas seulement quelques provinces, mais tout le pays ».
Dans son rapport rendu public le 16 mai dernier, le Crefdl estime à 0% le taux de livraison des ouvrages effectués par le PNUD dans la province du Kasaï. Ceci, bien que le gouvernement ait financé intégralement ces ouvrages avec un supplément de 70 millions USD. Dans cette province, sur 69 ouvrages attendus, 35 ont été lancés depuis 2023, mais un seul est en phase de livraison, tandis que 34 n'ont pas connu de début d'exécution.
Quant aux travaux exécutés par le CFEF, une autre agence d'exécution impliquée dans ce programme, le Crefdl évalue leur taux de réalisation à environ 65%. Toutefois, il s'inquiète des délais d'exécution, initialement fixés à six mois à compter du 30 septembre 2022, alors que sur le terrain les travaux de construction ont déjà duré environ deux ans, ce qui risque de violer l'article 56 du décret n°23/12 du 3 mars 2023 portant manuel des procédures de passation des marchés publics.
Le Crefdl a également constaté l'absence d'équipements dans 99% des centres de santé déjà livrés dans ces provinces.
Bruno Nsaka