Le procès opposant Joseph Kabila Kabange, ancien chef de l'État et autorité morale du Front Commun pour le Congo (FCC) à l'auditeur général des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) s'ouvre ce vendredi 25 juillet devant la Haute cour militaire de la RDC. C'est ce qu'a révélé une note de la cellule de communication de la Haute Cour adressée aux médias ce jeudi 24 juillet.
Cette démarche fait suite à la décision du Sénat, qui a voté pour la levée des immunités de l’ancien président, également sénateur à vie. Après des jours de délibérations intenses, marquées par la constitution d’une commission spéciale et des débats à huis clos, la chambre haute a donné son feu vert pour autoriser des poursuites judiciaires contre Joseph Kabila. Cette décision intervient dans un contexte de tensions politiques croissantes, alors que le pays est confronté à une recrudescence des violences dans l’est, notamment avec la rébellion du M23.
Le rapport final de la commission spéciale, distribué aux sénateurs avant le vote, a été déterminant dans cette décision. Il met en lumière des accusations graves portées par l’auditeur général près la Haute Cour militaire, notamment des charges de « trahison, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et participation à un mouvement insurrectionnel » en lien avec le soutien présumé de Joseph Kabila à la rébellion M23.
Ces allégations, portées par le gouvernement du président Félix Tshisekedi, ont été vivement contestées par les proches de l’ancien président, qui dénoncent une « persécution politique » orchestrée pour écarter un rival influent. La séance plénière, qui s’est tenue au Palais du Peuple à Kinshasa, a été tenue sans Kabila lui-même.
Clément MUAMBA