Kinshasa : “The Herds”, le spectacle écologique de marionnettes débute sa tournée à Kinshasa

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Le projet "The Herds" à Kinshasa

La ville de Kinshasa, capitale de la RDC, a reçu les premiers spectacles écologiques itinérants de marionnettes dénommé “The Herds” (Les troupeaux en français). Conçue par une compagnie sud-africaine Ukwanga, ces marionnettes, recréées dans chaque ville où doit passer le spectacle, se veulent les porte-paroles d’une crise climatique toujours plus destructrice. 

Au jardin botanique de Kinshasa et à la place de l’Echangeur de Limete, une dizaine de comédiens congolais a ouvert le bal d’une tournée qui se poursuivra dans 20 différentes villes en Afrique et ailleurs.

« Commencer le projet à Kinshasa est très important personnellement pour moi parce que ce pays est très important en termes d’habitants, de diversité, de nature, c’est le plus important pays quand il s’agit de la conservation de la nature », a expliqué Amir Nizar Zuabi, directeur artistique et metteur en scène du projet.

Tous de noir vetus, pendant environ trois heures, les comédiens ont fait défiler les marionnettes en forme d’animaux créés avec du bois et du carton. La girafe, le gorille, le chimpanzé, le léopard, l’okapi et bien d’autres animaux ont été représentés. Le tout pour dire que si l’environnement n’est pas préservé à sa juste valeur avec toute sorte de la pollution et déforestation, ces espèces s’en iront chercher refuge à d’autres endroits de la planète plus sûrs pour eux.

« L’objectif final, c’est l’expression artistique de la relation entre l’humain et la nature qui est très importante pour nous. Mais l’humain a tendance à la négliger. Il doit être en cohésion aussi bien avec les autres humains que la nature, c’est très important. Les inondations, la déforestation, le changement climatique partout dans le monde, on veut sensibiliser à cela pour que ça s'arrête », a dit Tshoper Kabambi, partenaire et producteur congolais du projet. 

Cependant la création a été un travail aussi ardu pour les artistes, utilisant des cartons pour créer des marionnettes, une expérience particulière et qui est aussi un symbole.

« La plupart du temps, nous n’utilisons pas de carton. Cela a été difficile pour nous dans ce projet, au final on a mélangé du bois et du carton pour créer nos marionnettes. Il fallait travailler avec des matériels qui ne nuisent pas à la planète, d’où on a utilisé les cartons et le bois, représentant ce que nous voulons préserver de la nature », indique Sifo Nola, un des designers des marionnettes.

Après Kinshasa, le spectacle va longer le fleuve Congo le 10 avril, ensuite va se rendre à Lagos du 18 au 20 avril avant de rejoindre la capitale sénégalaise, Dakar, du 25 au 27 avril. Dans chaque ville de nouveaux troupeaux de marionnettes sont créés avec des artistes sur place.

Bassin du Congo, un poumon du monde 

Le bassin du Congo est un réservoir de biodiversité qui s’étend sur 6 pays d’Afrique centrale que sont la République Centrafricaine, la République du Congo, le Cameroun, le Gabon, la Guinée Équatoriale et la RDC. 

Connu comme le « deuxième poumon du monde », le bassin du Congo, avec plus de 500 millions d’acres, est la deuxième plus grande forêt tropicale du monde. Ses arbres absorbent environ 1,2 milliard de tonnes de dioxyde de carbone chaque année et abritent 30 milliards de tonnes métriques de carbone – l’équivalent de trois ans des émissions mondiales totales de combustibles fossiles, soit 20 ans d’émissions de gaz à effet de serre des États-Unis.

« Beaucoup de gens ne savent pas combien le bassin du Congo est important pour le monde, c’est le deuxième poumon de la planète. Tout monde parle de l’amazone mais le bassin du Congo est vraiment important, d’où la nécessité de raconter cette histoire », a ajouté Amir Nizar Zuabi.

La forêt tropicale du Congo est connue pour sa biodiversité extraordinaire, y compris des millions d’espèces endémiques différentes. Il abrite plus de 75 millions de personnes de plus de 150 groupes ethniques distincts.

Kuzamba Mbuangu