RDC: M23 (69%), Nyatura (12%) et Maï-Maï Mazembe (7%) en tête des groupes auteurs des violations graves affectant des enfants, selon l’ONU

Les rebelles du M23 à Goma
Les rebelles du M23 à Goma

Depuis qu’il s’est emparé des villes de Goma (Nord-Kivu) et Bukavu (Sud-Kivu) dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), le groupe armé M23 soutenu par le Rwanda ne cesse de s'illustrer par des violations graves des droits de l'homme dans les zones sous son contrôle.

Dans son rapport sur les principales tendances des violations des droits de l'homme pour le mois de janvier de l'année en cours, le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) révèle que le M23 (69%) est en tête des groupes auteurs des violations graves affectant des enfants suivi de Nyatura (12%) et Maï-Maï Mazembe (7%).

"Au cours du mois de janvier 2025, le nombre de violations graves affectant des enfants dans le cadre du conflit armé, documentées et vérifiées a connu une diminution de 6% par rapport au mois de décembre 2024. Le recrutement et utilisation a été la violation la plus fréquente (40%), suivi de l’enlèvement (37%), le meurtre et mutilation (17%), la violence sexuelle (4%) et les attaques contre les écoles et les hôpitaux (2%). Les violations et atteintes vérifiées par auteur se présentent comme suit : M23 (69%), Nyatura (12%), Maï-Maï Mazembe (7%), ADF (3%), forces de défense et de sécurité étrangères et nationales (3%), CODECO (2%), FPIC (2%), FDLR-FOCA (1%). Globalement, 85% des violations ont été documentées au Nord Kivu et 15% en Ituri", rapporte le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) dans son rapport rendu public mercredi 19 mars 2025.

Dans le même document, le BCNUDH dit avoir documenté quatre violations et atteintes aux droits de l’homme en lien avec l’espace civique, ayant fait quatre victimes, dont une femme. Ceci constitue une diminution par rapport au mois précédent (14 cas et 17 victimes, dont 13 hommes et quatre femmes). L’ensemble des violations et atteintes ont été documentés dans la province du Haut-Katanga et imputables aux agents de l’État (trois cas) et aux civils armés (un cas).

En janvier 2025, le BCNUDH a enregistré 13 cas de protection individuelle au profit de 24 bénéficiaires. Parmi les bénéficiaires, on distingue 18 défenseurs des droits de l’homme (y compris une femme) et six journalistes. Les bénéficiaires proviennent des provinces de l’Ituri, du Haut-Uélé, du Haut-Katanga, du Kasaï-Central, du Nord Kivu et du Sud Kivu.

Au début de ce mois de mars, l'ONU avait déjà accusé les rebelles du M23 de procéder au rapt des patients dans des hôpitaux à Goma et a invité le mouvement à cesser ces pratiques. Selon le Haut Commissariat des Nations-Unies aux Droits de l'Homme, au moins 130 hommes malades et blessés ont été enlevés la semaine dernière par le M23 durant ces attaques et des patients kidnappés sont accusés par la rébellion d'être des soldats de l'armée congolaise ou des wazalendo.

Ce constat a été également fait récemment par Amnesty International. Selon cette organisation, depuis qu’il a pris le contrôle de Goma, le M23 a installé un climat de peur et de représailles brutales au sein de la population locale. L’ampleur et la fréquence alarmantes des exactions commises dans l’Est de la République Démocratique du Congo devraient choquer le monde entier.

Clément MUAMBA