Trois présumés bandits armés ont été brûlés vifs par des habitants en colère à Goma, après avoir été accusés d’avoir tué un civil, Richard Kabambi, dans le quartier Mugunga. Selon la société civile locale, les assaillants non identifiés ont attaqué la victime à son domicile avant d’être maîtrisés et lynchés par la population. Un autre présumé voleur a également été tué et brûlé vif alors qu’il tentait de rançonner des habitants, portant à cinq le nombre total de personnes tuées en une journée, dont quatre présumés criminels et un civil.
Cette recrudescence de la violence est en partie attribuée à l’évasion récente de milliers de prisonniers de la prison centrale de Munzenze, provoquée par l’offensive des rebelles du M23/AFC. En moins d’une semaine, près de dix personnes ont été victimes de justice populaire, illustrant le climat de peur et d’insécurité qui règne à Goma depuis son occupation par le M23. La population, exaspérée par l’insécurité, semble prendre en main la justice face à l’inaction des autorités locales et des forces de sécurité.
Des observateurs craignent que cette flambée de criminalité ne soit exacerbée par la présence d’éléments armés incontrôlés dans la ville, notamment des wazalendos. Lors d’une récente session du Conseil des droits de l’homme, Bintou Keita, cheffe de la Monusco, a exprimé ses inquiétudes face à cette montée de l’insécurité. Elle a souligné que la libération massive de détenus de Munzenze avait aggravé la criminalité à Goma, déjà marquée par de nombreuses violences liées au conflit.