Loi de finances 2025 : le Reged dénonce une baisse des fonds pour la santé, l’éducation et l’agriculture

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Le Reged en conférence de presse

La société civile, sous la conduite du Réseau de Gouvernance économique et Démocratie (Reged), en collaboration avec l'Observation de la Dépense Publique (ODEP), a publié ce samedi 21 décembre 2024 son rapport intermédiaire sur le projet de loi de finances 2025 (PLF). Cette initiative, financée par la Banque Mondiale dans le cadre du projet Encore et coordonnée par le COREF (Comité de Pilotage et d’Orientation de la Réforme des Finances Publiques), vise à promouvoir la bonne gouvernance financière en renforçant la transparence et la participation citoyenne.

Dans son analyse, la société civile alerte sur l’insuffisance des fonds alloués à trois secteurs essentiels : la santé, l’éducation et l’agriculture. Ces ressources sont jugées inadaptées aux défis auxquels ces domaines doivent faire face.

Santé : des fonds en régression

Le rapport souligne que le budget prévu pour la santé s’élève à 5.923,3 milliards CDF, soit 13,05 % du budget général. Ce chiffre représente une baisse de 0,06 % par rapport au budget rectificatif de 2024, où la santé représentait 14,5 %.

Éducation : une chute continue

La part allouée à l’éducation diminue également, atteignant 17,72 % du budget, contre 18,6 % en 2024 et 21 % en 2020. Une régression qui inquiète la société civile, étant donné l’importance cruciale de ce secteur pour le développement.

Agriculture : des routes agricoles abandonnées

Concernant l’agriculture, le Reged dénonce la faible prise en compte du projet de réhabilitation des routes de desserte agricole. L’Office National de Voies de Dessertes Agricoles (ONVDA) avait demandé des crédits pour réhabiliter 10 000 km de routes, mais le PLF 2025 ne prévoit que 229 km, soit 0,3 % des 87.300 km de routes agricoles du pays. Selon le Reged, à ce rythme, il faudrait 381 ans pour réhabiliter l’ensemble des infrastructures.

« Nous avons constaté une régression dans les prévisions budgétaires pour la santé, l’éducation et l’agriculture. Nous appelons à atteindre les seuils standards fixés au niveau international : 15 % pour la santé, 20 % pour l’éducation et 10 % pour l’agriculture », a déclaré Bishop Abraham Djamba Samba wa Shako, directeur exécutif du Reged.

Il a également insisté sur l’importance de développer des infrastructures hydrauliques et énergétiques : « Nous recommandons la construction de mini-barrages hydroélectriques pour combler le déficit énergétique et accélérer le développement dans les provinces et territoires ».

Malgré ces critiques, la société civile salue l’augmentation de 12 % du budget du pouvoir central entre 2024 et 2025, ainsi que la croissance de 37 % enregistrée entre 2023 et 2024.

La société civile formule les propositions telles que porter le budget de la santé à 15 % pour respecter les accords d’Abuja, ramener la part de l’éducation à 20 %, en conformité avec les engagements internationaux, allouer davantage de ressources pour construire des mini et micro-barrages hydroélectriques dans au moins 30 territoires en 2025, et accélérer la certification des réserves pétrolières pour augmenter les recettes publiques.

Le projet de loi de finances 2025, adopté par l’Assemblée nationale et le Sénat, prévoit un budget de 51.553,54 milliards CDF, soit une hausse de 25,8 % par rapport à 2024 (40.464 milliards CDF). Ce texte a été promulgué le 22 décembre 2024 par le président Félix Tshisekedi et entrera en vigueur le 1er janvier 2025.

Grâce Guka