RDC: Réunis à Kalemie, les gouverneurs de province soutiennent à l’unanimité le changement de la Constitution

Félix Tshisekedi à Kalemie
Félix Tshisekedi à Kalemie

Le collectif des gouverneurs de province en RDC, réuni à Kalemie dans le cadre de la 11ᵉ Conférence des gouverneurs, a exprimé un soutien unanime au projet de changement de la Constitution. Dans une motion adressée au président Félix Tshisekedi, les gouverneurs ont souligné que la Constitution actuelle présente des "faiblesses" nécessitant une réforme qu'ils qualifient de "légitime et salvatrice". Ils ont également invité la population congolaise à soutenir cette initiative.

"Le collectif des gouverneurs soutient à l'unanimité cette démarche, car cette Constitution comporte de nombreuses faiblesses", ont-ils déclaré, tout en insistant sur l’importance de cette réforme pour renforcer la cohésion nationale et l’élan de développement local initié par le chef de l’État.

Le débat sur la révision ou le changement de la Constitution s’intensifie en RDC. Le 20 novembre 2024, le président Félix Tshisekedi, s’adressant aux gouverneurs de province, a rejeté les accusations de manipulation politique, tout en annonçant la création, dès 2025, d'une commission nationale multisectorielle chargée de réfléchir à une nouvelle loi fondamentale, qu’il estime plus adaptée aux réalités congolaises et aux défis actuels.

Cette annonce a néanmoins suscité de vives oppositions. Le 18 novembre 2024, des figures politiques telles que Delly Sesanga et Jean-Claude Katende ont appelé à une mobilisation contre ce qu’ils considèrent comme des "manœuvres antidémocratiques". L’opposant Martin Fayulu, quant à lui, a réaffirmé son engagement à faire barrage à tout projet de révision ou de changement de la Constitution.

Lors d’une allocution à Lubumbashi le 16 novembre 2024, Félix Tshisekedi a défendu sa démarche, tout en dénonçant les discours qu’il a qualifiés de manipulateurs. "Il est nécessaire de réfléchir sur notre Constitution pour l’adapter aux besoins et réalités actuels du pays", avait-il déclaré.

Parallèlement, une polémique a émergé autour de l’interprétation de l’article 217 de la Constitution, certains acteurs politiques affirmant que la révision ou le changement envisagé enfreindrait les dispositions légales. Le mouvement citoyen LUCHA a également annoncé une série d’actions à travers le pays pour s’opposer au projet présidentiel, qu’il considère comme une tentative de maintenir Félix Tshisekedi au pouvoir au-delà des deux mandats constitutionnels.