Congo Hold-up : trois ans après, le CNPAV exhorte les autorités sud-africaines à agir face à la revente de biens issus de la corruption

Les organisations de la société civile, notamment Open Secrets, la Plateforme de protection des lanceurs d'alerte en Afrique (PPLAAF) et Le Congo N'est Pas À Vendre (CNPAV), appellent la National Prosecuting Authority (NPA) sud-africaine à accélérer les investigations sur une plainte pénale mettant en lumière des accusations de blanchiment d'argent visant des proches de l’ancien président de la RDC, Joseph Kabila. Ces accusations s’appuient sur les révélations du rapport Congo Hold-up, publié en 2021.

Lors d’une conférence de presse organisée ce vendredi à Kinshasa, Jimmy Kande, membre du CNPAV, a souligné que **Congo Hold-up** détaille comment Francis Selemani, frère adoptif de Joseph Kabila, a dissimulé des millions de dollars détournés en acquérant des biens immobiliers aux États-Unis et en Afrique du Sud. Selon les organisations, six des seize propriétés identifiées en Afrique du Sud ont déjà été revendues depuis la publication du rapport, rendant difficile toute récupération des fonds détournés.

« L’inaction des autorités sud-africaines signifie que, à mesure que ces propriétés sont revendues, l’argent issu de la corruption s’évanouit et devient irrécupérable », a déclaré Jimmy Kande.

La plainte pénale, déposée il y a plus de 19 mois auprès de la NPA, visait à saisir ces biens et à restituer les fonds au peuple congolais. Mais les organisations dénoncent l’absence de communication sur l’enquête depuis le 9 avril 2024, malgré des demandes répétées.

Jimmy Kande a également exhorté les autorités congolaises à agir. « Nous demandons au président Félix Tshisekedi d'ouvrir les placards et de fouiner dans le passé pour que justice soit rendue au peuple congolais », a-t-il ajouté.

Congo Hold-up, basé sur l’analyse de 3,5 millions de documents, révèle comment la banque BGFI a été utilisée pour détourner des fonds publics en RDC. Ce rapport met en lumière les mécanismes financiers ayant enrichi le cercle rapproché de Joseph Kabila sur une période de dix ans.

Les organisations appellent les gouvernements sud-africain et congolais à intensifier leurs efforts pour s'assurer que les fonds détournés soient récupérés et restitués aux citoyens congolais.

Bruno NSAKA