Le Cadre de concertation de la société civile de Miabi tire la sonnette d’alarme sur la situation sociale critique des agents de la SACIM (Société Anhui-Congo d’Investissement Minier), qui accusent actuellement 14 mois de salaires impayés. Pour cette structure citoyenne, cette situation est intenable et doit être traitée comme une priorité absolue.
« Nous demandons avec insistance que la société mette en tête de ses priorités le paiement des salaires des agents. Quatorze mois sans salaire, c’est une situation inacceptable », a déclaré Placide Lufuluabo, porte-parole du Cadre de concertation.
Alors que l’entreprise est désormais autorisée à vendre librement ses diamants pour une période de trois mois, la société civile de Miabi estime que cette opportunité ne doit pas servir à relancer uniquement les activités économiques de la SACIM, mais surtout à rétablir la dignité des travailleurs.
« Aucune relance durable n’est possible sans la prise en charge des droits sociaux des agents. La SACIM doit prouver qu’elle mérite la confiance du président de la République en respectant ses engagements vis-à-vis de son personnel durant cette période de trois mois », a insisté M. Lufuluabo.
Ce plaidoyer intervient après l’abrogation de l’arrêté ministériel sur la vente du diamant, une décision prise par le président Félix-Antoine Tshisekedi et saluée par la société civile de Miabi. Pour elle, cette mesure met fin à une crise qui minait les opérations de l’entreprise dans le Kasaï-Oriental.
« Le président de la République a entendu la voix du peuple et a agi avec sagesse. Nous félicitons le chef de l’État pour avoir pris cette décision courageuse. Cet arrêté était à la base de la crise au sein de l’entreprise », a reconnu le porte-parole du cadre.
La société civile appelle également le ministère des Mines à s’assurer de la mise en œuvre effective de cette abrogation, afin d’éviter que cette mesure salutaire ne reste lettre morte.
« Il ne suffit pas d’annoncer l’abrogation ; il faut qu’elle soit appliquée dans les faits », a martelé Placide Lufuluabo.
Alors que le Kasaï-Oriental continue de faire face à des défis en matière de gouvernance minière, la société civile insiste sur la nécessité de mettre les populations locales et les travailleurs au cœur des priorités de gestion des ressources naturelles.
Michel Cyala