Budget 2025 : la députée Geneviève Inagosi insiste sur l'opérationnalisation du parquet financier en RDC au cours de cet exercice budgétaire

Geneviève Inagosi
Geneviève Inagosi

La députée nationale Geneviève Inagosi a rappelé, lors de la plénière tenue le jeudi 31 octobre 2024, au gouvernement la nécessité de rendre effectif le parquet financier pour renforcer la lutte contre les détournements et la corruption en République Démocratique du Congo. L'élue de Wamba (Haut-Uélé), qui s'est exprimée lors de l'examen du projet de loi de finances pour l'exercice 2025, a indiqué s'attendre à sa matérialisation au cours de cet exercice budgétaire.

"Nous avons suivi il y a quelques semaines le compte rendu d'un conseil des ministres, je crois que c'était la troisième réunion, au cours de laquelle le Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo parlait de la création du parquet financier. Mais j'ai parcouru le projet de loi de finances 2025 et je n'ai vu nulle part où la prise en charge de ce parquet financier est mentionnée. Pourtant, selon ce compte rendu que je viens de relire, le Président de la République avait accordé au ministre d'État, ministre de la Justice et garde des Sceaux, trois mois pour finaliser le projet de loi y relatif et le déposer ici à l'Assemblée nationale. Je souhaiterais avoir des réponses à ce sujet", a déclaré Geneviève Inagosi lors du débat général.

L'ancienne ministre du Genre, Famille et Enfants a insisté sur la nécessité d'une répartition géospatiale équitable des projets à financer dans les provinces dans le cadre du projet de loi de finances pour l'exercice 2025.

"Il est important d'attirer l'attention du gouvernement, et particulièrement celle de Son Excellence Madame la Première ministre, sur la nécessité de veiller à une répartition géospatiale équitable des projets à financer. C'est très important, ce pays compte 26 provinces et 145 territoires, et toutes les provinces et territoires se valent. Il ne faut pas que certains projets soient privilégiés au détriment d'autres. Ma province du Haut-Uélé, comme d'autres, doit également bénéficier des projets financés", a plaidé Geneviève Inagosi dans son intervention.

Elle a poursuivi :

"Je voudrais également insister sur la priorisation des grands projets d'infrastructures routières d'interconnexion provinciale, des routes nationales reliant l'Est à l'Ouest, le Nord au Sud. Cela inciterait non seulement l'activité économique, mais consoliderait également la croissance et contribuerait à la diversification de l'économie nationale. Nous espérons que les investissements dans les infrastructures financés par les fonds issus de l'avenant au contrat chinois suivront la même logique d'équilibre géospatial, et nous veillerons à cela."

Par ailleurs, l'élue de Wamba a rappelé au gouvernement la nécessité de relancer les entreprises publiques en faillite, en évoquant notamment le cas de la Miba, de la Sokimo et d'autres.

"Madame la Première ministre, dans les axes prioritaires de son gouvernement, a parlé de la création d'emplois, qui passe notamment par la relance des entreprises de l'État. La Sokimo est une entreprise de ma région, tout comme la Sotexki, la CINAT, la SNEL et bien d'autres. Ces entreprises ne peuvent être relancées que par des interventions financées par le ministère du Portefeuille. J'ai parcouru le projet de loi de finances 2025 et j'ai constaté qu'il y avait 150 milliards FC prévus pour ces interventions, soit à peine 53 millions USD. Lors de la dernière visite du Président de la République à Kisangani, la SNEL a exprimé un besoin d'intervention à hauteur de 50 millions USD. Si l'on considère que 50 millions iront à la SNEL pour les travaux du barrage de la Tshopo, que restera-t-il pour les autres entreprises ? Je n'ai pas oublié la Miba", a plaidé Geneviève Inagosi.

Après un débat houleux à l'Assemblée nationale, le projet de loi de finances pour l'exercice 2025 a été déclaré recevable et envoyé à la commission ECOFIN pour un examen approfondi.

Clément MUAMBA