C’est au tour du Front commun pour le Congo (FCC) de réagir en rapport avec les tueries massives de 129 détenus au cours de la répression des forces de sécurité contre une tentative d’évasion dans la nuit de dimanche à lundi à la prison Makala. Selon le gouvernement, quelques femmes ont été violées et une cinquantaine de prisonniers blessés.
La famille politique de l’ancien Chef de l’Etat, Joseph Kabila indique que ce bilan officiel « est une sérieuse sujette à caution du fait du fait notamment de la cacophonie entre des versions gouvernementales contradictoires, des témoignages collectés par des ONG spécialisées, ceux recueillis sur place immédiatement après la commission des faits, ainsi que des photos et vidéos des corps sans vie prises sur le lieu du drame et largement diffusées depuis lors ».
Le premier bilan rapidement communiqué par le gouvernement à travers le vice-ministre de la justice, Samuel Mbemba, est de deux morts. Ce chiffre a été contredit plus tard par le vice-premier ministre de l’intérieur, Jacquemain Shabani évoquant 129 morts après des réunions avec les services de sécurité.
« Le FCC rejette donc le bilan officiel, sciemment sous-évalué pour minorer la gravité de ce crime indicible. Il exige en conséquence la mise en place urgente d’une commission d’enquête indépendante crédible qui devra établir le nombre exact des victimes, ainsi que les responsabilités à tous les niveaux. », dit la déclaration signée par Raymond Tshibanda.
Le camp Kabila déplore les conditions carcérales à Makala « dont tous les ingrédients d’une tragédie prévisible ont été exposés publiquement, il y a peu, par un journaliste lanceur [Ndr : Stanis Bujakera] d’alertes qui a eu à y séjourner injustement, le gouvernement a en effet fait preuve d’une négligence coupable ».
Ces incidents de Makala, rappelle le FCC, est une succession d’une série de drames qui constituent « une preuve de plus de la faillite d'un leadership ».
La classe sociale et politique congolaise a vivement critiqué cette situation macabre. Plusieurs acteurs ont dénoncé « l'assassinat », le « massacre », ou encore le « carnage », pointant l'irresponsabilité des autorités étatiques qui ne respectent pas la vie humaine.