Les plaines agricoles de Rweenga et Muama, dans le territoire de Walikale sont connues pour leur richesse en produits vivriers tels que le manioc, le maïs, les bananes et diverses autres cultures vivrières. Malgré cette abondance, les producteurs locaux font face à un défi majeur : le manque d’infrastructures routières adaptées pour relier les champs aux marchés urbains. L'évacuation des produits champêtres vers les centres de consommation pose un sérieux problème.
« Nous cultivons en quantité, mais la majorité de nos produits pourrissent dans les champs », se lamente une femme paysanne de Muama. « Les routes sont inexistantes. »
Avec l’augmentation démographique rapide à Walikale-centre et ses environs, la demande en produits alimentaires locaux ne cesse de croître. Mais cette opportunité économique est freinée par l’absence de routes fiables. Les agriculteurs déplorent que cette situation favorise l’importation de produits de consommation d'autres territoires, au détriment des producteurs locaux.
« Il est inadmissible que les produits viennent d’ailleurs alors que nos champs sont pleins », ajoute un autre cultivateur de Rweenga. « Il suffit juste de désenclaver nos zones agricoles.»
Face à ce constat, les cultivateurs appellent les autorités territoriales à inscrire l’ouverture des routes de desserte agricole parmi les priorités du développement local. Pour eux, ce projet structurant pourrait transformer durablement le territoire de Walikale en un véritable pôle agricole, rompant avec l’image exclusivement minière qui lui est souvent associée.
« Walikale ne doit pas rester seulement un territoire de mines. Nous avons des terres fertiles, une population agricole active et un marché local en expansion. Il ne manque que la volonté politique pour changer les choses », estime un membre d’une coopérative agricole locale contacté par ACTUALITE.CD.
Le territoire de Walikale, longtemps réputé pour ses ressources minières, pourrait ainsi diversifier son économie grâce à l’agriculture, un secteur plus durable, inclusif et porteur d’emplois. Selon des observateurs locaux, investir dans les infrastructures rurales permettrait non seulement de booster la production agricole mais aussi de renforcer la sécurité alimentaire et réduire la dépendance économique à l’extraction minière.
Ce plaidoyer des agriculteurs de Rweenga et Muama rappelle l’urgence de repenser les priorités du développement local à Walikale. L’ouverture des routes de desserte agricole, au-delà d’un simple besoin logistique, représente une opportunité stratégique pour stimuler l’économie locale, valoriser les ressources vivrières et améliorer les conditions de vie des communautés rurales.
Les autorités sont désormais interpellées. Faire de l’agriculture un pilier du développement de Walikale est non seulement possible, mais nécessaire.