Kwamouth: désarroi d’un chef local qui revient dans son village une année après l’attaque des miliciens Mobondo, tout est détruit

Une case incendiée lors de conflits interethniques à Yumbi/PH. ACTUALITE.CD

Habitations, écoles et centre de santé, tout est dévasté au village Kimomo, attaqué par les miliciens Mobondo en 2023. Les toitures d’édifices sont détruites, les champs sabotés et des véhicules complètement vandalisés sont visibles.. 

Ce village qui comptait près de 70 ménages n'en compte plus qu'un seul. D'après le Chef du village de retour, une année après les incursions des miliciens Mobondo, la population est toujours en déplacement. Une partie est à Bandundu et une autre à Kinshasa pour trouver abri. 

Rencontré sur le chemin de retour de son entité d'accueil, le chef du village Kimomo qui a livré ce témoignage, appelle le gouvernement à intervenir pour la reconstruction de son entité qui peut encore être habité avec des dispositions sécuritaires efficaces. 

"Je suis allé faire l'état des lieux, j'ai trouvé que le village était désert. Il n'y a plus rien. Sur une septantaine de maisons, aucune n'est en forme, tout est détruit, il n'y a plus rien. On a incendié tout ce qui y avait comme écoles, centre de santé", a témoigné à ACTUALITE.CD, Stanys Libye, chef du Kimomo. 

Et de poursuivre: 

"Le milieu doit-être habité parce que la population qui est en déplacement doit rentrer, reprendre la vie. Que le gouvernement déploie des moyens pour aider la population à reconstruire le village. Nous attendons du gouvernement une assistance totale pour la reconstruction des villages détruits et la sécurisation de tous les coins où campent encore les miliciens".

Il plaide par ailleurs pour l'organisation des patrouilles sur l'axe Mbusie, Falio et Kimomo afin de rétablir la paix dans la partie sud du territoire de Kwamouth. 

Le conflit à la base de ces affres remonte à juin 2022, au village Masiakwa. Les autorités coutumières locales (Teke) avaient décidé d'augmenter la quantité de la redevance coutumière de un à cinq sacs à la récolte, ce qui a suscité une vive protestation des agriculteurs, principalement les Yaka. Rapidement, un mouvement visant à chasser tous les non-originaires a été lancé, poussant certains habitants, qui n'étaient plus les bienvenus, à prendre les armes, d'où la naissance de la milice Mobondo à Kwamouth. 

Jonathan Mesa à Bandundu