Depuis mars 2022, la ville de Goma et le territoire de Nyiragongo ont accueilli des personnes déplacés en provenance notamment des territoires de Masisi, Rutshuru et une partie du territoire de Nyiragongo, fuyant ainsi la guerre qui oppose les rebelles du M23 et les forces armées de la RDC (FARDC), appuyées par les résistants Wazalendo.
Depuis l'offensive du M23 sur plusieurs fronts, la ville de Goma est protégée par de nombreuses forces de sécurité notamment étrangères qui sont en appui aux FARDC.
Dans les camps à Goma et autour de la ville ainsi que dans le territoire de Nyiragongo, les personnes sont confrontées à plusieurs défis, notamment l’insécurité grandissante. Des morts par balle sont enregistrés dans les camps à Nyiragongo et dans la ville de Goma. Les déplacés pointent du doigt accusateur certains hommes armés qui causent terreur dans ces lieux de refuge.
« Nous sommes dans les camps et des personnes armées viennent dormir ici parce qu'ils ont leurs femmes parmis nous. De fois, ce qui cause l'insécurité, ce sont les disputes entre eux », a fait savoir Bertine, une déplacée de Masisi.
Les déplacés demandent aux autorités de l'État de siège de sécuriser les camps.
« Nous pensons que la sécurité peut revenir dans les camps si les autorités décident de de nous sécuriser. Ici je veux dire, interdire formellement aux wazalendo de se promener dans des camps avec les armes , de nous donner certaines occupations en terme de travail parce que certains s’adonnent au banditisme suite à la famine », lance à son tour Prudence Gisaro, déplacée venue de Rutshuru.
Des morts et des kidnapping chaque semaine
Dans la nuit du mercredi 3 au jeudi 4 juillet 2024 , un déplacé a été kidnappé , amener à un endroit inconnu par des hommes en uniforme
Parmis les cas récents des tueries, celui d’un père de neuf enfants, résidant dans le camp de déplacés de Rusayo, qui a été tué par des hommes armés non autrement identifiés dans la nuit du jeudi 6 juin au vendredi 7 juin 2024 dernier, dans le territoire de Nyiragongo.
« C'est avec un grand regret que nous alertons sur la recrudescence de l'insécurité dans le site des déplacés Rusayo 2 qui fait aujourd'hui rage, que le gouvernement interdise la circulation des armes dans les camps des personnes déplacées pour leur sécurité. Un déplacé de guerre dans le camp de Rusayo, chef du bloc numéro 3, a été assassiné par des hommes en uniforme vers 19 heures. Bisamanza Ngarukiye a été tragiquement tué à la suite d’une altercation avec ses bourreaux en tenue militaire. Nous condamnons avec fermement ces actes de meurtres qui continuent de s'enregistrer à tout moment dans notre groupement et recommandons aux autorités compétentes de pouvoir dénicher les auteurs afin qu'ils répondent de leurs actes », a déclaré Malipo Ngerageze Germain.
Un autre déplacé, jeune garçon de 16 ans, était décédé d’une balle tirée par des hommes en treillis dans la soirée du dimanche 19 mai dernier au camp des déplacés Nyakabanda 1 de Buhama, dans le groupement Kibati toujours en territoire de Nyiragongo au Nord-Kivu. Plusieurs sources accusent les miliciens wazalendo qui se retrouvent parmi les déplacés dans plusieurs camps dans et autour de Goma.
« Cet endroit est surmilitarisé, nous ne savons plus distinguer qui est muzalendo et qui est militaire FARDC. De fois ils se disputent même pour de petites choses et après c’est nous les victimes. Depuis notre arrivée dans ce camp, ils ont déjà tué plus de 10 personnes sans raison et nous disons trop c’est trop », avait déclaré un déplacé du site Nyakabanda 1.
Le 12 avril dernier à l'issue d'une réunion de sensibilisation des éléments Wazalendo aux règles du droit de la guerre, le gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu avait décidé d'interdire la circulation des civils armés appelés "Wazalendo" dans la ville de Goma.
En plus de la présence d’hommes armés, il y a les lignes des fronts qui sont installés près des sites des déplacés. Ce qui cause des morts lors des tirs d’armes de longue portée. Ceci rappelle la mort de 35 personnes en mai dernier à la suite aux explosions d’obus dans le camp des déplacés de Mugunga.
Yvonne Kapinga, à Goma