Haut-Uele : un élu provincial alerte sur un conflit foncier en gestation à Watsa

Haut Uele

Le député provincial Afounde Afongenda Sumbu a lancé une alerte sur un conflit foncier imminent dans les villages de Bodobodo et Kezegbe, situés dans le secteur Mangbutu, territoire de Watsa. Lors d’une conférence de presse tenue le mercredi 22 mai, au chef-lieu du territoire, l’élu a dénoncé la présence d’un groupe d’envahisseurs qui chasseraient les autochtones de leurs terres ancestrales.

« À Bodobodo, il y a un groupe d'envahisseurs qui chassent les autochtones et les originaires depuis longtemps. Ils veulent occuper cette forêt, et ça m'étonne. Des étincelles de conflit se manifestent, et des gens s'organisent au niveau de la communauté locale. Nous ne le souhaitons pas », a déclaré Afounde Afongenda Sumbu.

Le député a exprimé ses craintes quant à une possible escalade de la situation, qui pourrait dégénérer en violences incontrôlables. Il a exhorté les autorités à intervenir rapidement pour étouffer ce conflit naissant.

« Les gens qui achètent les forêts, je tais leurs noms. À partir de Kinshasa, ils font leur plan cadastral qu'ils amènent ici et s'imposent au nom de la hiérarchie nationale. Je voulais le dénoncer ici pour que notre population soit informée et continue de travailler. Vous les chassez, vous voulez les amener où ? Est-ce que vous êtes en train de revoir l'histoire ? Quand bien même vous allez occuper ces terres, ça va créer un jour un soulèvement qui ne sera pas agréable pour ce territoire, havre de paix », a-t-il ajouté.

Afounde Sumbu a également mentionné un conflit similaire à Kezegbe, où un individu agresse de la même manière un propriétaire de terre. Il a insisté sur la nécessité de mettre fin à ces pratiques avant qu’elles ne provoquent des troubles graves.

« Nous demandons à ces personnes qui orchestrent des démarches pour chasser les autochtones à Bodobodo de cesser leurs actions. Le pays gère déjà des conflits sanglants dans d'autres provinces. C'est le moment pour les autorités locales et le chef de secteur Mangbutu de prévenir ce conflit en interpellant les concernés pour tirer les choses au clair. À Kezegbe également, il y a un individu qui agresse un propriétaire de terre de la même manière. Cela doit prendre fin », a prévenu Afounde Sumbu.

Cette alerte vise à éviter une situation semblable à la problématique des Mbororo, où des conflits avec les riverains sur les limites de pâturage et la destruction des cultures et de l’écosystème sont fréquents.

Joël Lembakasi