Après sa participation à la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, la ministre d’État des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, poursuit ses contacts diplomatiques autour de la situation sécuritaire préoccupante dans l’est du pays marquée par les offensives de l’AFC/M23, en dépit de l’entérinement des accords de Washington entre Kinshasa et Kigali, en présence du président américain Donald Trump.
Lors d’une rencontre ce mardi 16 décembre à Washington avec Christopher Thomas Landau, secrétaire d’État adjoint, ce dernier a réaffirmé l’engagement de son pays à faire respecter les engagements pris par les différentes parties prenantes, afin de faire avancer la mise en œuvre des accords de Washington, censés rétablir la paix et la stabilité dans l’Est de la RDC et dans la région des Grands Lacs.
"Le secrétaire d'État adjoint a réaffirmé que les États-Unis attendent le plein respect et la mise en œuvre des accords de Washington et sont prêts à prendre des mesures pour en garantir l'application. Ils ont convenu du potentiel considérable des investissements du secteur privé pour consolider la paix et la stabilité dans la région et profiter à toutes les parties", rapporte Tommy Pigott, porte-parole adjoint principal du Département d'État américain.
Dès le mois de janvier de l'année prochaine, la République Démocratique du Congo va entamer son mandat comme membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations-Unies. La question a été également abordée entre les deux personnalités.
"Ils ont évoqué les possibilités de coopération alors que la RDC se prépare à siéger au Conseil de sécurité des Nations Unies", ajoute le Département d'État américain.
La cheffe de la diplomatie congolaise a également échangé avec d'autres membres de l’Administration Trump et du Congrès des États-Unis. Elle a alerté ses interlocuteurs sur la détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo, marquée par la récente avancée du M23, soutenu par les forces rwandaises, qui a provoqué le déplacement de plus de 500 000 personnes.
M. Thérèse Kayikwamba Wagner a dénoncé la violation des Accords de Washington ainsi que la mauvaise foi dont fait preuve le Rwanda, en particulier au regard de l’initiative exceptionnelle de paix portée par le Président Trump. Elle s’est félicitée des déclarations du Secrétaire d’État adjoint, M. Christopher Landau, qui a exprimé la disponibilité des États-Unis à prendre des mesures afin d’assurer le respect intégral et la mise en œuvre effective des Accords de Washington.
"La Ministre d’État a également eu des échanges tout aussi fructueux avec M. Dan Dunham, Directeur Afrique du Conseil de sécurité nationale (NSC), M. Rudolph Atallah, Directeur adjoint principal pour la lutte contre le terrorisme au sein du NSC, le Congressman Chris Smith, Président de la Sous-commission Afrique de la Chambre des représentants, ainsi qu’avec M. John Tomaszewski, Conseiller principal de la Commission des relations étrangères du Sénat. À ces occasions, elle a exprimé sa reconnaissance pour le soutien des États-Unis en faveur du rétablissement de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo", précise son cabinet.
La ville d’Uvira, considérée comme stratégique dans le dispositif sécuritaire du gouvernement congolais dans la province du Sud-Kivu, était passée sous le contrôle de la rébellion de l’AFC/M23 soutenue par le Rwanda, renforçant ainsi son influence et sa mainmise dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Il s’agit d’un verrou essentiel, susceptible d’ouvrir la voie à l’AFC/M23 soutenue par le Rwanda vers l’espace Grand Katanga, considéré comme le poumon économique du pays.
Après une série de pressions de la communauté internationale, plusieurs pays, en particulier les États-Unis d’Amérique, ont dénoncé cette attitude de la rébellion de l’AFC/M23, soutenue par le Rwanda. Pour Washington, Kigali n’a pas respecté ses engagements. C’est dans ce contexte que l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) a annoncé le retrait unilatéral de ses forces de la ville d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu, afin de se conformer à la demande de l’un des médiateurs dans la crise qui secoue la région des Grands Lacs, à savoir les États-Unis. Selon un communiqué signé le lundi 15 décembre 2025 par Corneille Nangaa, coordonnateur politique de la rébellion, l’objectif poursuivi est de donner une chance aux processus de paix en cours.
Clément MUAMBA