L’opposant Martin Fayulu s’est levé ce mercredi, contre ce qu’il a qualifié de «traitement inhumain et dégradant» dont a été victime Emmanuel Ramazani Shadary, secrétaire permanent du parti politique cher à Joseph Kabila (PPRD) lors de son arrestation aux premières heures du mardi 16 décembre.
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Le leader de la coalition Lamuka, l’une des branches de l’opposition active, a dénoncé l’arbitraire, rappelant l’empiètement de quelques dispositions de la constitution qui protègent ce proche de l’ancien chef de l’Etat durant l'opération des hommes armés.
« Je condamne avec la plus grande fermeté le traitement inhumain et humiliant infligé à l’honorable Emmanuel Shadari Ramazani. Les articles 16, 17 et 18 de notre Constitution ont été gravement violés. Nul n’est au-dessus de la loi. La RDC mérite l’État de droit, pas l’arbitraire », écrit Martin Fayulu.
Arrêté à son domicile par des hommes armés, dont certains en civil, et conduit vers une destination jusque-là inconnue, a appris ACTUALITE.CD de sources familiales, le secrétaire permanent du PPRD accusait le pouvoir du président Félix Tshisekedi, après la condamnation de Joseph Kabila par la haute Cour militaire, de détourner l’attention de l’opinion publique des problèmes majeurs du pays. « Ils ont fait ça pour distraire la population et l’opinion au lieu de s’attaquer au sérieux problème de la RDC : sécurité, guerre et surtout la crise politique », avait-il déclaré.
Dans un communiqué, le Front Commun pour le Congo (FCC), plateforme dont le PPRD est la principale composante dit avoir appris « avec stupéfaction » l’interpellation, « aux petites heures du matin, par des hommes en armes, sans mandat ou autre document officiel », de Shadary, député national honoraire, ancien vice-Premier ministre, secrétaire permanent du PPRD et membre du bureau politique du FCC. Il exige sa libération.
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D’après son épouse, Wivine Paipo Ngweli, ancienne députée du PPRD, l’arrestation est intervenue vers 3h40 du matin. « Ils étaient environ quarante, avec six jeeps et un bus de couleur blanche », a-t-elle déclaré dans un audio parvenu à la rédaction de ACTUALITE.CD, ajoutant que les hommes armés avaient d’abord fait irruption dans la chambre de leur fils, « une arme braquée sur lui », pour lui demander d’indiquer où se trouvait son père.
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Malgré le tollé qu’a suscité cette arrestation, aucun communiqué officiel n’a pu éclairer sur les raisons de ce que certains ont qualifié « d’enlèvement » d’un ancien ministre et candidat président de la République en 2018.
Samyr LUKOMBO