Est de la RDC : Human Rights Watch alerte sur les menaces croissantes contre journalistes et activistes et le meurtre d’un dans les offensives de l’AFC/M23 à Kiliba

Les micros de ACTUALITE.CD
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Dans son rapport publié lundi,  Human Rights Watch (HRW) a également dressé un tableau alarmant de la situation sécuritaire et des droits humains dans l’est de la République démocratique du Congo. L’organisation y documente notamment l’assassinat d’un journaliste de radio et les craintes croissantes de représailles exprimées notamment par des professionnels des médias dans les zones récemment occupées par les rebelles du M23.

“Le 9 décembre dernier, Janvier Lwesho Nyakirigo, journaliste de radio, et son frère ont été tués dans une explosion survenue à leur domicile à Kiliba, localité située à environ 11 kilomètres au nord d’Uvira”, renseigne HRW. Les faits ont été confirmés à l’organisation par deux sources locales. 

Human Rights Watch indique aussi que plusieurs journalistes et défenseurs des droits humains basés à Uvira, ainsi que dans d’autres territoires nouvellement passés sous contrôle rebelle, ont fait part de leur profonde inquiétude quant aux représailles qu’ils pourraient subir en raison de leur travail. L’organisation rappelle que de tels abus avaient déjà été documentés après la prise de Goma et de Bukavu.

"Des activistes et journalistes ont confié craindre pour leur sécurité, redoutant des représailles similaires à celles observées après la chute de Goma et de Bukavu", souligne Human Rights Watch.

L’ONG internationale souligne qu’au début de l’année 2025, après s’être emparés des capitales provinciales du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, les combattants du M23 ont été responsables de graves violations des droits humains. Parmi les abus recensés figurent « des exécutions sommaires, des campagnes de recrutement forcé et des violences sexuelles ».

L’offensive contre Uvira est intervenue quelques jours seulement après la signature des accords de Washington, négociés sous l’égide des États-Unis le 4 décembre dernier. Ces accords prévoyaient pourtant des mesures censées contribuer à l’apaisement, notamment le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais.

« Alors que l’accord et son cadre économique prévoient la mise en place de mesures de maintien de la paix, les engagements généraux pris doivent être effectivement appliqués », a insisté Human Rights Watch, appelant les parties concernées à respecter leurs obligations.

Pour l’organisation, la persistance des violences et des abus dans l’est de la RDC met en évidence l’écart entre les engagements diplomatiques et la réalité sur le terrain, tout en soulignant l’urgence de protéger les civils, les journalistes et les défenseurs des droits humains dans les zones de conflit.

Prisca Lokale