Le gouvernement congolais a exprimé de fortes réserves mercredi après l’annonce par le groupe armé AFC/M23 d’un retrait en cours de ses forces de la ville d’Uvira, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
« Qui peut le vérifier ? Où partent-ils ? Combien étaient-ils ? Que laissent-ils dans la ville ? », a interrogé le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, dans un message publié sur le réseau social X, évoquant notamment le risque de « militaires déguisés en civils » et appelant à la « vigilance ».
Patrick Muyaya a mis en cause le caractère « unilatéral » de cette annonce et déclaré que Kinshasa attendait « le retrait effectif des troupes rwandaises de toutes les parties occupées du territoire », sans accorder de crédit immédiat à la démarche du mouvement.
Mercredi soir, l’AFC/M23 a affirmé que « le mouvement de nos forces hors d’Uvira est en cours et sera terminé d’ici demain ». Son président, Bertrand Bisimwa, a appelé « la médiation et les autres partenaires » à veiller à ce que la ville soit « protégée de la violence, des représailles et de la remilitarisation ».
L’annonce du mouvement armé concerne uniquement la ville d’Uvira et ne mentionne pas les autres zones conquises depuis le 10 décembre. L’AFC/M23 a par ailleurs averti qu’une réoccupation immédiate par les Forces armées de la RDC (FARDC) ou par les groupes Wazalendo « ne serait pas tolérée ».
Sur le plan diplomatique, le secrétaire d’État adjoint américain, Christopher Landau, a rencontré lundi à Washington la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, pour évoquer les violences dans l’est de la RDC dans le contexte de l’avancée récente du M23, soutenu par les forces rwandaises, selon les autorités américaines.
L’ambassadrice des États-Unis en RDC, Lucy Tamlyn, a indiqué que les plus hautes autorités américaines avaient été saisies du dossier, affirmant que Washington continuerait à dialoguer avec toutes les parties et à insister sur un retour au cadre de négociation.