Les médecins et infirmiers de Beni ont décidé de la fermeture de 21 structures sanitaires dans le territoire de Beni (Nord-Kivu), suite à la dégradation des conditions sécuritaires dans cette zone. La mesure, annoncée ce vendredi à ACTUALITÉ.CD, a été prise lors d’une assemblée générale extraordinaire des prestataires de santé tenue jeudi 16 mai dans la cité d’Oicha.
Les médecins et infirmiers de Beni sont en colère suite aux attaques répétées dont ils sont victimes, entraînant l’incendie de 14 structures sanitaires, le pillage de 43 autres et le décès de 12 personnels, dont l’infirmier titulaire du centre de santé de Mantumbi et son comptable, récemment tués lors de l’attaque qui avait ciblé cette localité mercredi 8 mai.
Consécutivement à cette situation, deux journées de deuil sans prestataires de soins sont décrétées dans toutes les structures sanitaires de Beni à partir de lundi prochain et un service minimum y est annoncé.
« Lundi et mardi 21 mai, il n’y aura pas d’activités dans les différentes structures sanitaires, on va faire hôpital sans médecin pendant deux jours. Nous allons pleurer les nôtres qui sont décédés. À partir de ce même lundi, il n’y aura pas d’envoi de rapport à la hiérarchie jusqu’à ce que la paix revienne dans nos zones », déclare à ACTUALITÉ.CD le docteur Godefroid Kombi Mbeho, responsable du Syndicat national des Médecins (Synamed) en ville et territoire de Beni.
Ces prestataires de santé recommandent au gouvernement de sécuriser leurs structures sanitaires, leur personnel et les populations locales après qu’une attaque meurtrière attribuée aux combattants ougandais ADF a visé, mercredi 8 mai, le centre de santé de Saru, en localité de Mantumbi, dans le territoire de Beni. Une attaque lors de laquelle 15 personnes ont péri, dont des malades et un responsable sanitaire local.
Yassin Kombi