RDC : Augustin Kabuya ne présentera plus sa candidature au poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale

Photo d'illustration
Augustin Kabuya, informateur

Élu député national sur la liste UDPS/Tshisekedi dans la circonscription électorale de Mont Amba (Kinshasa 3), Augustin Kabuya ne sera plus candidat au poste de premier vice-président de l'Assemblée nationale comme annoncé précédemment. Au cours d'une matinée politique animée mardi 9 avril 2024, le chef du parti présidentiel justifie cette décision par le fait qu'il faudra préserver les intérêts du Président de la République, de l'UDPS/Tshisekedi mais aussi pour mieux faire face aux différentes zones de turbulences qui vont surgir dans les prochains jours.

« Je regarde la situation politique de notre pays, dans les prochains jours nous allons traverser des zones de turbulences nombreuses il faut avoir des gens qui seront appelés à faire face à ce vent qui viendra, c'est pourquoi, je vous dis : n'ayons pas un esprit égoïste, ne privilégions pas nos intérêts, privilégions l'intérêt du pays, du chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et de notre parti politique. Cette semaine, c'est le début du dépôt des candidatures à l'Assemblée nationale pour la mise en place du bureau définitif, c'est pourquoi je vous dis ce soir : je ne serai plus candidat pour le bureau, celà ne doit pas vous scandaliser », a déclaré Augustin Kabuya devant les militants et cadres de son parti politique.

Face à l'opposition de la foule à sa décision, Augustin Kabuya rappelle qu'il avait aussi refusé d'intégrer le précédent gouvernement pour les mêmes causes et par la suite, il a eu raison, au regard de différents enjeux qui s'étaient présentés. À l'en croire, l'UDPS va se réunir incessamment pour trouver un autre candidat à présenter pour ce poste au bureau de l'Assemblée nationale.

« Je ne suis pas un moins intelligent en vous annonçant une telle information, je sais pourquoi je vous dis tout ça, c'est ce parti qui fera face à tous ceux qui sont en train de comploter. Nous avons 75 députés nationaux pour l'UDPS, je vais les convoquer tous pour échanger de façon qu'on aligne une autre personne, ne voyez pas celà mal parce que je reste député national c'est pour protéger le parti et le régime. Lors de la mise en place du gouvernement, le chef de l'État m'avait demandé d'intégrer le gouvernement, c'était pareil avec vos réactions d'aujourd'hui, mais après, nombreux m'ont donné raison de n’être pas entré, nous courons des risques que vous, vous ne voyez pas », a-t-il fait remarquer dans son intervention.

D'après Augustin Kabuya, chef du parti présidentiel, il y a malaise au sein de la famille politique du chef de l'État qui nécessite une réaction rapide pour bien faire face aux prochains enjeux. Il insiste sur la nécessité de préserver la stabilité dans la coalition et les intérêts du Président de la République.

« L'Union sacrée est en train de traverser des zones de turbulences mais l'unique personne capable de jouer un bon rôle pour l'unité c'est bel et bien moi. Je ne peux pas être juge et partie, cette décision va beaucoup choquer. Je dois appeler tout le monde autour d'une table pour qu'on échange, qu'on sache comment est-ce que nous irons. Arrêtez de voir les choses tels que vous les voyez. Nous faisons la politique, ce n'est pas pour notre propre intérêt, si tu viens en politique pour ton propre intérêt, tu n'auras pas une longue vie. Ce qui nous préoccupe, c'est la conservation du pouvoir », a exhorté Augustin Kabuya face aux militants qui tenaient à le voir au bureau de l'Assemblée nationale.

À l'heure actuelle, le bureau d'âge ou bureau provisoire de l'Assemblée nationale dirigé par Christophe Mboso  a déjà épuisé plusieurs de ses missions constitutionnelles notamment la validation des pouvoirs des députés nationaux, l'élaboration et l'adoption du règlement intérieur de l'Assemblée nationale. Jusqu'à ce jour, la date des élections pour le bureau définitif n'est pas toujours connue. D'ailleurs, il n'y a pas eu ouverture de la session ordinaire de Mars parce que l'actuel bureau n'a toujours pas vidé les matières inscrites à l'ordre du jour.

Sur terrain, il se constate une bataille à distance entre les partisans de deux membres du Présidium de l'union sacrée à savoir Vital Kamerhe et Christophe Mboso N'kodia Pwanga. Si Vital Kamerhe ne s'est pas encore exprimé officiellement, l'élu de Kenge via son conseiller en communication a annoncé le weekend que son chef du parti n'a pas désisté ou n'a pas abandonné son ambition de diriger une fois de plus le bureau définitif de l'Assemblée nationale. De son côté, Modeste Bahati Lukwebo dit attendre le mot d'ordre de Félix Tshisekedi, chef de l'union sacrée de la nation.

Clément MUAMBA