Kwilu-Ngongo sous tension : appels à la vigilance face aux affrontements meurtriers entre policiers et habitants

Kongo Central
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À Kwilu-Ngongo, depuis plusieurs mois, chaque semaine est marquée par des tensions entre les habitants et des policiers, engendrant désarroi et violences. Chaque semaine, des décès et des dizaines de blessés sont à déplorer. Le week-end de fin mars, Olivier Longana a perdu la vie, victime d’une balle perdue lors d'un affrontement entre des policiers et des habitants de la cité sucrière de Kwilu-Ngongo. La police le soupçonnait de contribuer à l’insécurité dans leur secteur. D'importants dégâts matériels ont également été signalés.

Face à cette situation, la méfiance s'installe entre les autorités locales et leurs administrés. Les habitants dénoncent le comportement des policiers récemment affectés à Kwilu-Ngongo, accusés d'utiliser les patrouilles nocturnes pour terroriser la population. La nuit du mercredi au jeudi 28 mars, plusieurs foyers ont été victimes de leur violence. En utilisant des balles réelles, ils ont abattu Christophe Mbuilu, un producteur d’huile de palme, près du pont Makubokele. Un témoin rapporte : « C’est regrettable ce qui s’est passé hier, c’était mon voisin. L’action a commencé à 1h35. Quand j’ai ouvert la porte, j’ai vu un soldat qui pointait son arme vers ma maison, l’autre caché dans les fleurs, ils étaient plus de quatre. Trois autres étaient à l’intérieur de la maison. Ils ont tiré une balle d’intimidation pour forcer mon voisin à leur donner de l’argent. Malheureusement, n'en ayant pas, ils lui ont tiré une balle dans la cuisse avant de partir, causant sa mort », explique-t-il.

Pour Pierre Nsumbu Mutukalavo, député provincial élu de Mbanza-Ngungu, deux morts, c'est déjà trop. « Je dois vraiment dire à la population de ne pas être naïve, de ne pas compter sur le gouverneur. Il est préoccupé par les élections et n’est actuellement pas en mesure de faire face aux problèmes que nous rencontrons. Nous attendons le nouveau gouvernement avec lequel nous pourrons travailler sur cette question de vie ou de mort », déclare-t-il. Quatre jours plus tôt, un policier avait accidentellement tiré sur son collègue, qui a été hospitalisé suite à une altercation avec des habitants de la même ville.

Ange Lumpuvika, à Matadi