A l'occasion de la Journée mondiale du Bonobo célébrée le 14 février de chaque année, la rédaction revient sur un plaidoyer lancé pour la reconnaissance d'une coutume locale congolaise dans la protection de ces grands singes emblématiques, endémiques de la République démocratique du Congo (RDC).
On se rappelle que Jean Christophe Bokika Ngawolo, Président du Comité Exécutif de l'ONG Mbou-Mon-Tour, avait pris la parole lors du One Forest Summit en mars 2023, en présence de dignitaires mondiaux tels qu'Emmanuel Macron, Denis Sassou Nguesso et Ali Bongo. Son organisation a été créée en 1997 par quelques cadres universitaires du village Nkala, dans le territoire de Bolobo (Maï-Ndombe). Ce territoire présente une des plus fortes densités de bonobos, espèce endémique du pays et en danger selon la Liste Rouge de l’UICN.
Il avait souligné le rôle crucial des communautés locales dans la protection des bonobos. Face aux menaces pesant sur les forêts et la biodiversité, neuf villages ont uni leurs efforts pour créer les premières forêts communautaires du bassin du Congo, favorisant la recherche et l'écotourisme.
La coutume ancestrale de considérer le bonobo comme un être humain, hébergé dans la forêt pour avoir « omis de honorer sa dette », est au cœur de ce plaidoyer. Bokika Ngawolo a appelé à sa reconnaissance nationale et internationale, proposant son inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Ce plaidoyer avait rejoint les propos d'Audrey Azoulay, directrice générale de l'UNESCO, soulignant l'importance des pratiques ancestrales dans la protection de la biodiversité. Inscrire ces savoirs au patrimoine immatériel de l'humanité renforcerait la relation entre les communautés locales et les espèces emblématiques, tels les bonobos.
Le gouvernement congolais est attendu pour adresser une requête formelle à l'UNESCO, témoignant ainsi de son engagement en faveur de la préservation de cette espèce emblématique et de la culture locale qui l'accompagne.