Élections à Kwamouth : acteurs politiques et de la société civile saluent le calendrier réaménagé, retour des déplacés et paix exigés

Illustration
Photo ACTUALITE.CD

Le calendrier réaménagé des élections dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Kwamouth est déjà au cœur des débats dans la province de Maï-Ndombe.

La société civile de Kwamouth salue la décision de la CENI fixant l'enroulement du 1er au 20 juillet et les élections législatives le 1er octobre. Son président, Martin Suta, estime impérieux que les citoyens se munissent des cartes d'électeurs qui font office de pièce d'identité provisoire et soient en mesure de choisir les futurs représentants de la population aux organes délibérants.

La structure pose cependant des conditions avant d'y arriver. C'est notamment le rétablissement de la paix et le retour des déplacés. Pour le président Martin Suta, ce sont là les deux préalables sur lesquels le gouvernement doit travailler afin de mettre la CENI dans les conditions favorables au processus électoral à Kwamouth.

" Nous sommes d'accord avec le calendrier réaménagé. Puisque la date est un peu repoussée, que le gouvernement soit aussi actif par rapport aux opérations. Ce n'est pas de repousser la date et de rester calme ... le mieux serait d'activer l'opération de manière à évacuer tous les miliciens et faire revenir les déplacés. Notre gouvernement ne voit pas dans quelles conditions vivent nos frères qui sont ailleurs. Combien de morts avons-nous enregistrés suite à ce déplacement ? Si c'est un gouvernement responsable, qu'il prenne au sérieux ce dossier. Que tout se mette en place, que les déplacés retournent, les miliciens quittent le territoire de Kwamouth ", a déclaré Martin Suta lors d'une interview à actualiser.cd.

David Bisaka, député provincial sortant de Kwamouth, abonde dans le même sens. Il relève cependant que plusieurs villages sont inhabités et d'autres occupés par les miliciens après avoir chassé la population. Pour lui, l'État doit prendre des dispositions pour le retour des déplacés, reconstruire les villages et allouer les moyens aux retournés afin de survivre les premières semaines.

" La contrainte, c'est l'occupation du territoire en grande partie par les miliciens. Vous voyez aujourd'hui, de Kinsele à Nganambo, il n'y a presque personne. Que l'État s'organise pour remettre la population déplacée dans ces villages. Il y en a d'autres qui sont complètement brûlés. L'État doit commencer, en amont, par reconstruire les villages afin que les populations rentrent, en aval. Prévoir également des moyens pour la survie de la population les premiers jours", a indiqué cet élu.

L'opération d'enrôlement à Kwamouth a été reportée à deux reprises en raison de l'insécurité en 2023. En 2024, le territoire a de nouveau été le théâtre de violences. Le regain d'insécurité a été observé à Kwamouth la dernière semaine de l'année 2023. La situation s'était de nouveau embrasée entre les villages Tika-Ngai et Béthanie, ensuite entre "longue histoire" et Mapanda. Quelques jours plus tard, soit en 2024, les FARDC avaient mis en déroute plusieurs miliciens, dont une dizaine neutralisés. Les fugitifs s'étaient dirigés, en grand nombre, vers la partie sud du territoire, exposant de nouveau le territoire voisin de Bagata.

Jonathan Mesa à Bandundu