Manifestations meurtrières à Kimpese: le gouvernement décide de rappeler à Kinshasa le gouverneur du Kongo Central et l’AT de Songololo

Guy Bandu, gouverneur du Kongo Central
Guy Bandu, Gouverneur du Kongo Central

La commission gouvernementale dépêchée à Kimpese dans le territoire de Songololo (Kongo Central) pour faire la lumière sur les violences qui ont coûté la vie de sept personnes sont des policiers, a présenté son rapport. A la base des manifestations qui ont mal tourné, la population dénonçait l’insécurité qui ciblait depuis quelques jours, les hôpitaux et centres de santé de la cité sans que les services de sécurité n’interviennent malgré plusieurs alertes lancées par la population.

Ainsi, à la suite de la mission effectuée à Kimpese, le gouvernement a résolu entre autres, de rappeler "à l'immédiat à Kinshasa pour consultation le Gouverneur de province du Kongo-Central et l'Administrateur du territoire de Songololo". Cette mesure a été communiquée par le ministre des droits humains, Albert Fabrice Puela, également membre de la commission. 

Le gouvernement décide aussi de "la mise à la disposition de la justice militaire des éléments des FARDC et ceux de la PNC qui ont ouvert le feu sur la population et l'organisation imminente des audiences foraines".

"Le rappel à Kinshasa, du commandant commissariat territorial ad intérim de Songololo, pour des mesures disciplinaires par le commissariat général de la PNC; le renforcement des dispositifs sécuritaires à Kimpese; l'installation à Kimpese de l'Administrateur du Territoire Assistant chargé des questions politiques et administratives jusqu'à nouvel ordre; la restructuration immédiate de la police du territoire de Sangololo; la nécessité de la dotation des compteurs par les Directions Générales SNEL et REGIDESO à l'agence de Kimpese pour une consommation réglementaire", sont également parmi les résolutions prises. 

Par ailleurs, la commission interministérielle dépêchée sur terrain a par la même occasion informé l'opinion que les travaux de rénovation des infrastructures de la CINAT (Cimenterie Nationale), tels que promis par le Chef de l'Etat Félix Tshisekedi pendant sa campagne électorale sont en cours. Au demeurant, la Commission invite la population de Kimpese au calme et à continuer à demeurer vigilante et à collaborer avec les services de sécurité pour démasquer les inciviques et leurs complices afin de les mettre hors d'état de nuire.

Cette descente sur terrain faisait suite aux récents troubles à Kimpese déclenchés par des manifestations publiques de la population locale, dénonçant l'insécurité croissante qui prévaut dans la région. Ces événements, d'après plusieurs témoignages, ont entraîné des pertes en vies humaines, des blessés, des arrestations et des dommages matériels importants, notamment la destruction de structures sanitaires.

Face à la détérioration de la situation, il a été mis en place un comité de crise dans la province du Kongo-Central, composé du ministre provincial de l'Intérieur, du chargé de renseignement, de la police, de la garde républicaine et du coordonnateur de la société civile avec comme objectif de restaurer la stabilité et la paix. C'est dans ce cadre que le ministre provincial de l'Intérieur avait décrété un couvre-feu à Kimpese de 5 jours à compter du mercredi 31 janvier 2024.

Clément MUAMBA