RDC : au Sud-Kivu, Jean Pierre La Croix explique les enjeux du retrait de 2000 casques bleus au Sud-Kivu

Le secrétaire général adjoint aux opérations de la paix en RDC, Jean Pierre La Croix, accompagné de Catherine Pollard et Christian Saunders, séjournent dans la province du Sud-Kivu pour discuter avec les autorités provinciales du désengagement de plus de 2000 casques bleus de la Monusco présents dans plusieurs bases de cette force de maintien de la paix au Sud-Kivu.

Lors d'une audience accordée par le gouverneur Théo Ngwabidje Kasi, Jean Pierre La Croix a indiqué que sa mission est venue s'entretenir avec les autorités provinciales sur la manière de sauvegarder ces acquis après le départ de la Monusco.

"La première phase dans laquelle nous nous trouvons, c'est le désengagement du Sud-Kivu, qui se fait et doit se faire dans une étroite collaboration avec les autorités provinciales, bien sûr aussi les autorités nationales, de manière à ce que ça soit un succès, c'est-à-dire que l'acquis de la Monusco", a dit Jean Pierre La Croix à la presse.

M. La Croix s'est réjoui de la reconnaissance par les autorités provinciales du travail réalisé par la Monusco dans plusieurs territoires de la province du Sud-Kivu.

"Je remercie le gouverneur de mots chaleureux pour la Monusco et nos collègues, c'est-à-dire que l'acquis sera préservé, qu'il soit possible de construire sur cet acquis sur ce processus qui est un processus de transfert aux autorités congolaises, qu'ils puissent construire sur cet acquis, que les agences des Nations Unies puissent poursuivre notre bataille dans la province du Sud-Kivu après le départ de la Monusco au bénéfice de la population et que tout ça se fasse dans le délai le plus rapproché possible", a dit Jean Pierre La Croix après un entretien avec le gouverneur.

La réussite de ce retrait résulte de la bonne collaboration avec les autorités provinciales.

"C'est aussi très important de faire ça de manière réussie, de manière fluide, de manière collaborative, c'est tout à fait l'esprit dans lequel ça se fait en ce moment", ajoute Jean Pierre La Croix.

Et d'ajouter.

"La Monusco s'était désengagée dans le passé dans plusieurs provinces, avec un bilan positif, puisqu'il y a la stabilité qui s'est maintenue dans les provinces en question, notamment Kasaï et Tanganyika. Pour ce qui concerne la situation sécuritaire, bien sûr, il y a des points chauds encore, il a été question de la discussion avec le gouverneur, c'est la raison pour laquelle il est très important. D'ailleurs, c'est prévu dans le plan de désengagement que le désengagement des forces de la Monusco se fasse parallèlement à la montée en puissance au même des forces armées et des forces de sécurité congolaises. Oui, il y a encore des défis de sécurité", note Jean Pierre La Croix.

Jean Pierre La Croix s'est dit satisfait du travail réalisé par la Monusco au Sud-Kivu et dans d'autres provinces de la RDC, surtout dans la protection des civils.

"L'objectif, c'est que la protection des civils, la réponse aux défis de la sécurité et le reste continuent d'être assurés par les autorités congolaises à travers la présence de l'État, les forces armées et les forces de sécurité. Dans le plan de désengagement, il est prévu également que l'outil que représentent ces bases soit transféré aux autorités congolaises dans un processus collaboratif. On va déterminer quelle sera l'utilisation de ces infrastructures, de ces installations, pour que ça puisse être le plus bénéfique possible aux populations à travers l'action du gouvernement. C'est un processus qui va se poursuivre", ajoute La Croix.

Au Sud-Kivu, ce désengagement de la MONUSCO intervient alors qu'il y a une rébellion menée par les M23. Pour le gouverneur Théo Ngwabidje Kasi, les FARDC vont assurer après le départ de la MONUSCO.

"Que ça soit la Monusco, que ça soit le gouvernement de la République, continuera à défendre et à protéger nos populations. Et aujourd'hui, nous faisons face à une situation sécuritaire au Nord-Kivu qui est difficile, mais je crois que les mesures sont prises pour faire face à cette situation et rétablir la paix. Et quand au Sud-Kivu, la menace est là, mais je tiens à vous rassurer que les FARDC avec la Monusco, comme la Monusco est encore là, c'est un travail qui va prendre quelques temps. Dès que la Monusco va partir, je crois qu'il va être complété par les FARDC et les Forces de défense. Le souci, c'est toujours protéger la population, aujourd'hui, nous le faisons avec la Monusco, et demain le gouvernement de la République va faire son travail, protéger nos populations", se réjouit le gouverneur Théo Ngwabidje Kasi.

Au Sud-Kivu, Jean Pierre La Croix était accompagné par Mme Catherine Pollard, Secrétaire générale adjointe chargée de la stratégie de gestion, de la politique et de la conformité, et M. Christian Saunders, Coordinateur spécial pour l'amélioration de la réponse des Nations Unies à l'exploitation et aux abus sexuels, et Bintou Keita représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies en RDC.

Justin Mwamba