Kwamouth : face à l'asphyxie économique, les parents d'élèves réclament l'exonération des frais scolaires pour le secondaire

La rentrée scolaire peine à être effective à Kwamouth, chef-lieu du territoire éponyme. Parmi les multiples raisons, l'insécurité prévalente et la crise économique se démarquent, impactant lourdement les familles locales.

À Kwamouth, l'essentiel des revenus des ménages provient des travaux agricoles. Toutefois, l'accès aux forêts, indispensable pour ces activités, est compromis depuis des mois en raison de l'insécurité grandissante. Enlèvements à quelques kilomètres de la cité, extorsions par des milices dans les villages avoisinants, et des attaques persistantes placent les parents d'élèves dans une situation de précarité alarmante.

Face à ce contexte, ils expriment leur incapacité à s'acquitter des frais de scolarité du secondaire pour leurs progénitures. Ils sollicitent donc une exonération totale des frais pour tous les élèves de cette région.

La société civile de Kwamouth, en témoignant à ACTUALITÉ.CD, souligne que leur cité accueille également des centaines d'enfants déplacés, dépourvus de tuteurs et de fournitures scolaires, rendant leur scolarisation incertaine.

" La situation des parents est préoccupante. Ils exhortent les gouvernements provincial et national à exonérer les frais pour les élèves du secondaire. Comparativement à Yumbi où un conflit de deux jours a permis aux enfants de bénéficier d'exemptions, ils se demandent pourquoi pas à Kwamouth, d'autant plus que la cité reçoit tant d'enfants venus d'ailleurs ", relève Martin Suta, président de la société civile de Kwamouth.

Deux semaines après la date officielle de la rentrée, la situation reste tendue. Plusieurs zones demeurent sous le contrôle des miliciens Mobondo, et plus de 40 directeurs d'établissements, actuellement réfugiés à Bandundu, hésitent à regagner Kwamouth en raison des menaces persistantes.

Jonathan Mesa, depuis Bandundu