Au nom de la liberté de presse et d’information consacrée par la constitution dans son article 24, le journaliste Stanis Bujakera est en détention depuis 6 jours. Une situation injustifiée qui ne fait que durer et ne laisse personne indifférent. Trois fois auditionné, il est à la disposition du parquet de Kinshasa Gombe. Ce que le mouvement citoyen Lutte pour le Changement conteste et appelle les autorités congolaises à revenir à la raison.
“La détention du journaliste Stanis Bujakera est une atteinte grave à la liberté de presse qui contraste avec les principes démocratiques élémentaires et prive des millions de congolais de l’information certifiée qu’il diffuse régulièrement sur ses réseaux sociaux personnels et à travers les médias auprès desquels il est attaché”, indique un communiqué de la Lucha de ce 14 septembre.
Directeur de publication adjoint de ACTUALITE.CD et correspondant du magazine Jeune Afrique et Reuters en RDC, Stanis a été arrêté le 8 septembre 2023 à Kinshasa, à l’aéroport de N’djili alors qu’il s'apprêtait à voyager pour Lubumbashi. Après audition au parquet, il a été placé sous mandat d’arrêt provisoire pour « propagation de faux bruits » et « diffusion de fausses informations » en lien avec un article de Jeune Afrique qu’il n’a même pas signé en son nom.
La Lucha fait également un cri d’alerte pour à l’opinion nationale et internationale sur le fait que cette détention de Stanis Bujakera “intervient dans un climat de répression généralisée” et à l’approche des élections.
Le mouvement citoyen rappelle aussi les propos du Président de la République à Mbujimayi, qui disait qu’il est prêt à s’attaquer systématiquement à certains congolais, peu importe ce qu’on en dira.
“Depuis cette déclaration, le climat répressif déjà présent au pays s’est accru. Arrestations récurrentes d’activistes de la société civile, meurtre politique du député d’opposition Cherubin Okende, carnage des manifestants pacifiques à Goma,… l’opposition politique et la société civile sont systématiquement réprimées dans une volonté affichée de taire toutes les voix discordantes à l’approche des élections”, ajoute la Lucha.
Et d’ajouter :
“Ces pratiques mettent en mal notre jeune démocratie et consacre un retour à l’instauration de la dictature pour l’élimination de laquelle les Congolais se sont vaillamment battus au prix d’énormes sacrifices”.
Plusieurs organisations ont demandé la libération pure et simple de Stanis Bujakera. Il s’agit notamment du Haut commissariat aux droits de l’homme, Reporters sans frontières (RSF), le Comité de protection des journalistes (CPJ), Journaliste en danger (JED), Human Rights Watch (HRW), Amnesty International, La Voix des Sans Voix (VSV), Le Congo n’est pas à vendre (CNPAV) et bien d’autres.
Le directeur de publication adjoint de ACTUALITE.CD est auditionné en chambre du conseil, ce jeudi, suite au dépôt mardi d’une requête de remise en liberté provisoire.
Emmanuel Kuzamba