Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) poursuit son intervention en faveur des personnes affectées par l'insécurité alimentaire et le conflit persistant dans l'est de la RDC. Jusqu'à présent, le PAM a distribué des aides sous forme de produits alimentaires et d'allocation monétaire mensuelle à ceux qui sont le plus dans le besoin dans les provinces de l'Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Alors que l'organisation a déjà assisté environ 2 millions d'individus dans ces trois provinces depuis le début de l'année, elle se heurte à un défi financier. Pour maintenir son niveau actuel d'assistance, le PAM a besoin d’un financement supplémentaire de 567 millions de dollars au cours des six prochains mois. Faute de nouveaux financements, l'organisation se verrait contrainte de diminuer son aide dès le mois d'octobre. Une telle réduction mettrait en péril ses efforts pour intensifier l'assistance et pourrait aggraver la situation d'insécurité alimentaire, déjà critique, dans l'est du pays.
La République démocratique du Congo fait face à l'une des crises humanitaires les plus sévères au monde, avec plus de 6,2 millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays, ce qui en fait le plus grand nombre enregistré sur le continent africain. La situation est aggravée par l'instabilité persistante dans la région, avec plus d'un million de réfugiés congolais vivant dans des pays voisins et un demi-million de réfugiés provenant de pays limitrophes hébergés par le pays.
La rapide détérioration de la situation sécuritaire dans l'est du pays a conduit à un afflux de plus de 1,1 million de civils déplacés depuis mars 2022. Les déplacements internes de populations sont constants, avec de nouvelles zones de conflit entraînant des fuites massives de populations. En conséquence, près de 500 000 personnes, principalement autour de Goma dans la province du Nord-Kivu, vivent dans des conditions inhumaines et font face à des besoins urgents tels que la nourriture, l'eau, l'assainissement, les soins de santé et les abris.
Les conflits en cours limitent les opportunités d'activités économiques et perturbent l'agriculture, ce qui a entraîné environ 27 millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, dans une situation d'insécurité alimentaire aiguë. Par ailleurs, la malnutrition aiguë affecte environ 2,8 millions d'enfants.
Dans les zones de conflit, l'absence de protection des populations civiles reste un problème majeur. Les divers acteurs armés impliqués dans le conflit commettent des violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire, notamment des violences sexistes, l'exploitation et les abus sexuels, le recrutement d'enfants, des violences physiques, des meurtres, des enlèvements, des actes de torture, des attaques contre des écoles et des installations médicales, ainsi que des pillages fréquents, dans un contexte de longue impunité.