RDC : les violations des droits de l’homme inquiètent, 2564 cas documentés par le BCNUDH soit une hausse de 18% en six mois

Militaires et policiers déployés pour réprimer la marche de l'opposition à Kinshasa
Militaires et policiers déployés pour réprimer la marche de l'opposition à Kinshasa

La situation des droits de l’homme est alarmante en République démocratique du Congo. Un rapport du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) relève 2564 violations et atteintes au cours du premier semestre de l’année en cours.

« Ce qui représente une augmentation de 3% du nombre de violations et atteintes documentées lors des six mois précédents et une diminution de 29% par rapport à la même période en 2022. Ces violations et atteintes ont fait au moins 4646 victimes parmi lesquelles 959 hommes, 367 femmes et 154 enfants victimes d’exécutions sommaires et extrajudiciaires, ce qui représente une augmentation de 18% par rapport à la période précédente et une augmentation de 12% par rapport à la même période en 2022 », indique le rapport du BCNUDH.

Parmi les auteurs de ces violations et atteintes, les agents de l’Etat avec 935 cas, soit 36%.

« Ce chiffre représente une diminution de 7% par rapport au semestre précédent (1148 violations) et par rapport à la même période en 2022 (1140 violations). Les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et la Police nationale Congolaise (PNC) sont les principaux auteurs présumés parmi les agents de l’Etat avec respectivement 45% et 34% qui leur sont attribuables », souligne le rapport.

Les groupes armés sont crédités de la majorité des violations et atteintes (1.629 atteintes aux droits de l’homme) soit 64% de l’ensemble des violations et atteintes enregistrées au cours de ce semestre. Ceci représente une diminution par rapport au semestre précédent (1821 atteintes) et par rapport au même semestre en 2022 (2051). Parmi les différents groupes et factions, les Maï-Maï ont commis un grand nombre d’atteintes (23%), suivis par les ADF (17%), la CODECO (14%) et le M23 (12%).

Les provinces en conflit ont enregistré la majorité des violations et atteintes aux droits de l’homme documentées durant le premier semestre de 2023, soit plus de 82% de l’ensemble des cas ; une proportion similaire aux six mois précédents. A l’instar du semestre précédent, les provinces du Nord-Kivu (56%) et de l’Ituri (21%) ont enregistré le plus grand nombre de violations et atteintes. Elles sont suivies par les provinces du Tanganyika (14%), du Sud-Kivu (8%) et du Maniema (1% chacun). Dans les provinces non affectées par les conflits, les provinces les plus touchées par les violations et atteintes aux droits de l’homme sont le Haut-Katanga (42%) et Kinshasa (19%).