La Haute cour militaire a tenu une audience ce mardi 18 juillet sur l'affaire mettant en cause le député national Édouard Mwangachuchu et son co-prévenu Robert Mushamalirwa. Le prévenu a présenté un état de santé "déclinant" et la cour a renvoyé l'affaire à vendredi prochain. Les avocats de Mwangachuchu insistent sur la nécessité d'une prise en charge médicale appropriée au regard de son âge et de ses antécédents médicaux.
"La énième suspension d'audience d'aujourd'hui en ce qui nous concerne nous la défense, nous avons écrit à toutes les autorités possibles pour alerter par rapport à la santé de notre client qui est déclinante. Comme vous avez pu le constater, il a commencé à marcher avec ses deux pieds, aujourd'hui il ne sait plus marcher, un moment il avait les béquilles et aujourd'hui il vient avec la chaise roulante. Nous avons demandé à la cour de surseoir d'abord, aucune autorité ne veut nous entendre. Nous ne comprenons pas comment le médecin de la prison, qui n'a pas le plateau technique pour soigner la cardiopathies, ne l'envoie pas auprès d'un centre hospitalier capable de lui administrer les soins appropriés. Ce qui nous permettra de poursuivre l'audience sans désemparer. Nous sommes en train de constater que son droit à la vie est bafoué", a expliqué Me Thomas Gamakolo, avocat de la défense.
Pour la partie civile, les avocats de la défense doivent cesser de s'adresser à la Haute cour militaire sur la question de l'état de santé de son client, mais plutôt à l'administration pénitentiaire.
"Aujourd'hui il a réellement présenté des signes de faiblesse. Mais pour les soins dans les autres centres hospitaliers ne relève pas de la compétence de la Haute cour militaire, mais plutôt de l'administration pénitentiaire. Nos confrères de la défense de Mwangachuchu devraient arrêter de s'attaquer à la Haute cour", a réagi Me Tresor Tendake.
Édouard Mwangachuchu et son co-prévenu sont soupçonnés d’entretenir des liens avec les rebelles du M23. Ils sont poursuivis pour trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, espionnage et détention illégale d’armes de guerre. Ces poursuites ont été déclenchées à la suite des découvertes par les services de renseignements militaires des armes de guerre dans la résidence d’Edouard Mwangachuchu à Kinshasa et aussi dans les locaux de sa société SMB à Masisi au Nord-Kivu.
Ivan Kasongo