RDC : OCHA alloue 13,5 millions USD pour fournir une aide urgente aux déplacés de l'Est et du Burundi

Les habitants de Sake fuyant vers Goma (Illustration)
Les habitants de Sake fuyant vers Goma (Illustration)

Bien qu’insuffisante au regard de l’ampleur des besoins, une nouvelle enveloppe de 13,5 millions de dollars américains vient d’être débloquée pour fournir une aide urgente et vitale là où la situation est critique dans la région des Grands Lacs. L’annonce a été faite  vendredi 24 décembre 2025 par Tom Fletcher, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Les récents combats entre la rébellion de l’AFC/M23, appuyée par le Rwanda, et les forces gouvernementales, ayant conduit à l’occupation de la ville d’Uvira dans la province du Sud-Kivu, ont également affecté le territoire burundais, selon les autorités du Burundi. Cette enveloppe prend en compte à la fois les déplacés se trouvant au Burundi, à hauteur de 3,5 millions de dollars, et les 10 millions restants pour ceux qui présents dans l’est de la RDC.

"Le coordonnateur des secours d'urgence, Tom Fletcher, a alloué 13,5 millions de dollars américains provenant du Fonds central d'intervention d'urgence des Nations Unies (CERF) pour faire face à l'aggravation de la crise humanitaire liée aux déplacements de population provoqués par le conflit dans l'est de la République démocratique du Congo, qui a entraîné un exode de réfugiés vers le Burundi. Dix millions de dollars serviront à fournir une aide d'urgence vitale en RDC, tandis que 3,5 millions de dollars renforceront les efforts de réponse urgente au Burundi" précise le communiqué du bureau de la coordination des affaires humanitaires.

Selon le même document, depuis début décembre, l'escalade du conflit armé dans la province du Sud-Kivu, en RDC, a entraîné le déplacement d'environ 500 000 personnes. Des familles se réfugient dans des espaces publics et des sites surpeuplés, ou sont accueillies par des communautés débordées. Au Burundi, l'arrivée de 85 000 nouveaux migrants parmi lesquels des réfugiés congolais et des Burundais de retour au pays a encore accentué la fragilité d'un système déjà précaire, les points de passage frontaliers et les centres de transit fonctionnant à près du double de leur capacité.

"Dans les deux contextes, les populations sont confrontées à de graves pénuries de nourriture, d'eau, d'abris, de services de protection et de soins de santé, dans un contexte de risques accrus d'épidémies", déplore le bureau de la coordination des affaires humanitaires.

Les nouveaux fonds du CERF: le fonds d’urgence mondial des Nations Unies géré par OCHA soutiendront les personnes déplacées et les communautés d’accueil les plus vulnérables dans les provinces du Sud-Kivu et du Tanganyika en RDC, en privilégiant les programmes de sauvetage.  Au Burundi, ces ressources supplémentaires contribueront à stabiliser les conditions dans les centres d’accueil, à réduire la surpopulation et à faciliter les relocalisations vers le site de Bweru, tout en assurant la distribution d’une aide vitale.

Chiffré à 2,54 milliards USD, le plan de réponse humanitaire 2025 pour la République démocratique du Congo demeure sous-financé, alors que la situation sécuritaire et humanitaire continue de se dégrader et que les besoins ne cessent de croître dans l’Est du pays. Devant le Conseil de sécurité de l’ONU vendredi 12 décembre, Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de paix, a révélé qu’à ce jour, ce plan n’est financé qu’à hauteur de 22 %. Ceci fait suite à la crise majeure du financement de la réponse humanitaire à l'international.

Lancé en février dernier par le gouvernement et la communauté humanitaire, le plan de réponse humanitaire 2025 pour la RDC est chiffré à 2,54 milliards de dollars américains. Cette enveloppe cruciale vise à fournir une aide vitale à 11 millions de personnes dont 7,8 millions de déplacés internes, l’un des niveaux les plus élevés au monde parmi les 21,2 millions de Congolais affectés par des crises multiples : conflits armés, catastrophes naturelles et épidémies.

Clément MUAMBA