RDC : l’ESU et l’EPST ont coûté plus de 3,6 milliards USD des dépenses des fonctionnements de 2020 à 2022, l’ODEP plaide pour la création d’un seul ministère de l’éducation (rapport)

Florimond Muteba
Florimond Muteba, PCA de l'Observatoire de la Dépense Publique. Ph. ACTUALITE.CD

L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) a publié son rapport de contrôle citoyen de l’exécution des dépenses publiques des secteurs sociaux et secteurs productifs pour la période de 2020-2022. Ce rapport a pris en compte l’exécution des dépenses des secteurs sociaux et des secteurs productifs et des infrastructures pour la période 2020-2022.

Concernant le secteur de l’éducation pour la période 2020-2022, l’ODEP révèle que les dépenses sont évaluées à 3.760,26 millions USD, contre des prévisions de l’ordre de 4 312,68 millions USD, soit un taux d’exécution de 87,19%.

« Les dépenses du secteur de l’éducation représentent 19,45% des dépenses du budget global pour la période 2020-2022. Les dépenses de l’EPST représentent 85% des dépenses du secteur de l’éducation. Les dépenses de l’ESU représentent 14,25 % et celles de la formation professionnelle, arts et métiers 0,75% », renseigne le rapport de l’ODEP.

Plus de 3 milliards 500 millions dollars américains ont servi aux fonctionnements du secteur de l’éducation pour la période de 2020-2022, selon l’ODEP.

« Les dépenses d’investissements sont chiffrées à 73,369 USD contre des prévisions de l’ordre de 841,29 USD soit un taux d’exécution de 8,71%. Elles représentent 2% des dépenses totales du secteur de l’éducation. Par contre, les dépenses des fonctionnements sont chiffrées à 3.686,895 USD contre des prévisions de l’ordre de USD 3.741,387 soit un taux d’exécution de 106,21%. Ces dernières représentent 98% des dépenses totales du secteur de l’éducation », note l’ODEP.

Par contre, durant cette période l’ODEP fait savoir que le secteur de l’éducation a été caractérisé par la faible exécution des dépenses d’investissements. Ces dernières ne représentent que 2% des dépenses exécutées dans le secteur de l’éducation.

Appel au groupement de l’ESU et l’EPST en un seul ministère

La quasi-totalité des dépenses du secteur de l’éducation est liée aux fonctionnements des ministères de l’ESU et de l’EPST et à leurs rémunérations. L’ODEP propose la création d’un seul ministère regroupant l’ESU et l’EPST.

« Si tous ces ministères étaient groupés à un seul ministère, on n’assisterait pas à cette prépondérance inquiétante des dépenses de fonctionnement d’où la nécessité de grouper ces ministères à un seul ministère, celui de l’éducation nationale », propose cette ONG spécialisée en finances publiques.

Selon cette plateforme de la société civile, la fusion de l’ESU et de l’EPST va permettre au gouvernement de disposer un peu plus de moyens financiers pour financer les reformes qui sont en cours.

« Seule la volonté suffit pour y parvenir. Tant qu’il n’y aura pas de volonté politique en ce sens, la gratuité de l’enseignement va se traduire par une destruction du système éducatif congolais suite au manque de réforme conséquente, la construction, la réhabilitation et la modernisation des écoles publiques », insiste l’ODEP.

L’objectif global de l’analyse publiée par l’ODEP vise à évaluer l’efficacité du pouvoir central dans la lutte contre pauvreté, l’amélioration de la transparence budgétaire et les pratiques de la bonne gouvernance pour la période de 2020 à 2022.

Jordan MAYENIKINI