RDC: accès difficile à la population sinistrée, des humanitaires obligés de passer par les pays voisins dont le Rwanda pour acheminer les vivres à Kayna

Les déplacés de Djugu dans un camp près de l’hôpital général de référence de Bunia

En RDC, la crise humanitaire s’est aggravée avec les avancées du M23, rébellion soutenue par le Rwanda, selon différents rapports de l’ONU. Depuis un an, environ un million de personnes ont été contraintes à l’errance fuyant les violences. Beaucoup parmi eux se sont rapprochées de Goma, d’autres se sont réfugiées au Sud-Kivu et d’autres encore à des endroits où l’aide humanitaire à d’énormes difficultés à être acheminées.

Les routes reliant Goma à plusieurs zones sont coupées suite aux combats où à l’occupation du M23. Cette situation isole davantage les populations de l’aide humanitaire. Elles se retrouvent ainsi coincées et prises au piège.

Médecins Sans Frontières (MSF) alerte particulièrement sur la situation de 150 000 personnes arrivées dans les localités de Kayna, Kirumba et Kanyabayonga, dans le territoire de Lubero. Dans cette zone difficilement accessible, les rares centres de santé encore ouverts manquent de médicaments et d’aliment thérapeutique pour prendre en charge les cas de malnutrition, constate l’ONG. Elle demande ainsi aux Nations Unies de recréer des ponts aériens pour pouvoir acheminer plus d’aide.

Les données du Programme Alimentaire Mondial (PAM) confirment la situation. L’agence onusienne affirme qu’elle est obligée de passer par les pays voisins dont le Rwanda pour acheminer les vivres à Kayna.

La situation s’est davantage compliquée avec l’arrêt des vols humanitaires dans la région depuis un mois. Cela suite aux tirs, le 24 février, visant un hélicoptère de UNHAS, le service aérien d’aide humanitaire des Nations-Unies.

Les cas d’attaques visant des acteurs humanitaires se sont multipliés ces dernières semaines. En février, les locaux de deux ONG avaient été cambriolés par des éléments du M23 à Kitshanga, dans le territoire de Masisi.

Le mouvement est également accusé d’avoir pillé entre le 12 et le 13 février, au moins deux structures de santé dans la zone de santé de Birambizo.