RDC : slameurs et rappeurs au rendez-vous de la première soirée “Slam micro ouvert à Kinshasa”

Slam
Ph. ACTUALITE.CD

L’activité de “Slam micro ouvert à Kinshasa” a débuté son année artistique samedi 25 février au centre culturel Aw’art dans la commune de Bandalungwa. Elle réunit depuis plus de 6 mois, des artistes slameurs, rappeurs ou chanteurs une fois le mois pour s’exprimer dans ce qu’ils savent bien faire. La première soirée de l’année 2023 a connu un vrai succès artistique et populaire.

Le spectacle s’est tenu dans une salle fermée du centre culturel, qui n’a pas pu contenir les près de 80 personnes qui sont venues pour écouter les mots. Debout, assis, on ne s’en lassait pas d’être là. Autour de 30 artistes se sont succédé sur la scène, chacun prenant 3 minutes pour égayer l’auditoire où le ramener dans son univers. Histoire d’amour, histoire triste, conseil de la vie, réalité du pays, situation sécuritaire, souvenir du fleuve ; dans le Slam, la musique, le rap ; les mots.

« C’est ma première fois de voir des gens prester ainsi. Je suis ébloui et comblé de joie, c’est vraiment un bon pas. J’ai aimé l’ambiance et l’harmonie même de ceux n’étaient pas devant pour prester », a indiqué Yannick Noah, artiste musicien qui était dans le public.

La grande partie de prestataires était constituée des jeunes, tels que Dav Bela Majuscule, Mersein, Sylvain Nsana, Djoman, KG Mobile, Emma Star, Ben Nondo, Bobo Rachid, Carlos Mbula, Orno Esaie, Éternel Amoureux, Honey Sakina, Black-S, Luka James, Obed Bossa, Benjamain Masiya, Différence Zikuka et bien d’autres. Une variété de talents que Mulenda Wa Mulenda, libraire, souligne et recommande de nourrir leur imaginaire par la lecture.

« En tant qu’amoureux de la littérature, je peux dire que ça promet. Ça donne toujours envie de se dépasser, de trouver ce qui va captiver les gens, ça pousse à un sérieux travail. Il y a toujours de la compétitivité dans ce qu’on fait même si elle est en sourdine », a-t-il dit.

De l’ambiance mais pas que, Thera Landu, chantre et invitée à l’activité, donne un coup de chapeau à l’activité qui lui a permis de s’ouvrir à d’autres univers.

« Ça me permet d’avoir un esprit très ouvert. C’était la première fois de me mettre dans ce bain. Je sais que ça existe mais je ne m’étais pas encore rendu au lieu des slameurs, contente de les voir aujourd’hui », a-t-elle expliqué.

Entre des prestations de Slam, la soirée a connu un Moziki, Théâtre. Un travail de lecture fait par 5 femmes sur des textes poétiques de l’écrivain congolais Fiston Mwanza Mujila, et de leurs propres textes. Elles ont proposé au public des souvenirs du fleuve Congo dont une partie est tirée du livre « Le Fleuve dans le ventre ». Ces femmes portent le projet au-delà de leurs différences posées par la société. Elles prennent la parole pour se faire entendre.

Quant à Arsène Mpiana Monkwe, photographe de profession et chef de département photo de l’académie des beaux-arts, ça reste une opportunité que de photographier ces jeunes talents de qui il apprend à travers leurs mouvements et leurs communications scéniques. En tant qu’enseignant, il a été interpellé par le texte d’un rappeur qui parlait de l’enseignement en Lingala.

« Ce qui se fait ici donne l’opportunité de découvrir des gens, des talents. Il y a une promotion aussi de ces jeunes. Ces prestations, une, deux ou trois fois peuvent être incluses dans leurs portfolios. Ça fait quelque chose dans leurs backgrounds et c’est une initiative à encourager », a-t-il ajouté.

La prochaine soirée Slam Micro Ouvert à Kinshasa se tiendra au mois de mars, elle sera consacrée aux femmes. Seules les femmes auront l’honneur de présenter leurs textes au public.

Emmanuel Kuzamba