Les violents combats entre la rébellion de l’AFC/M23, appuyée par le Rwanda, et les forces gouvernementales qui ont précédé la chute de la ville d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu, ont énormément contribué à la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire, avec des répercussions sur certains États voisins de la République Démocratique du Congo.
L’un des pays les plus touchés demeure le Burundi, qui a accueilli d’importantes vagues de réfugiés en provenance de l’Est de la RDC. Se référant au cadre juridique international, le gouvernement burundais demande avec insistance à tous les réfugiés congolais récemment arrivés, vivant dans des ménages de proches ou ayant loué des habitations dans la ville de Bujumbura et dans d’autres provinces, de regagner en urgence les centres de transit aménagés pour leur accueil avant leur transfert vers les camps des réfugiés se trouvant loin de la RDC.
"Dans le but de respecter le cadre international protecteur des réfugiés, le Burundi demande avec insistance à tous ces réfugiés congolais récemment accueillis qui vivent dans les ménages de certains de leurs amis ou qui ont loué des maisons dans la ville de Bujumbura et dans d'autres provinces, de retourner en urgence dans les centres de transit prévus pour les accueillir, qui se trouvent non loin de la frontière entre le Burundi et la République Démocratique du Congo notamment dans les localités de Gatumba, Vugizo, Kansega et Cishemere dans la province de Bujumbura et dans les localités de Magara et Makombe dans la province de Burunga. Le gouvernement du Burundi préparera leur transfert vers les camps des réfugiés se trouvant loin de leur pays d'origine, comme le recommande toujours ce cadre protecteur des réfugiés", dit le communiqué rendu public mercredi 17 décembre 2025 et signé par Léonidas Ndaruzaniye, ministre Burundais de l'Intérieur et de la Sécurité publique.
Dans le même document, le Ministère de l'Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique demande à tous les administratifs, depuis la province jusqu'aux chefs des collines ou des quartiers, de mettre en œuvre immédiatement cette mesure, en collaboration avec la Police, en passant dans tous les ménages qui ont accueilli ces réfugiés ou là où ces derniers ont loué des maisons pour les identifier et les envoyer directement dans ces centres de transit pour les réfugiés, en attendant de les transférer dans les camps pour réfugiés éloignés de la frontière avec leur pays d'origine, comme le recommande toujours ce cadre légal international.
"Comme le recommande le cadre légal international relatif à la protection des réfugiés, les personnes qui fuient leur pays vers un autre pays doivent être accueillies dans des centres de transit pour réfugiés, qui se trouvent souvent non loin de la frontière de leur pays d'origine, en attendant d'être délocalisées vers des camps pour réfugiés où elles restent jusqu'à leur retour dans leur pays d'origine. Dans ces centres de transit, les réfugiés y sont enregistrés, reçoivent de l'aide d'urgence comme la nourriture, les couvertures, les soins de santé, etc. Quiconque présentera de la nonchalance dans la mise en exécution de cette mesure sera sévèrement puni", prévient le gouvernement Burundais.
Depuis le 1er décembre, des combats intenses ont déplacé plus de 500 000 personnes, dont plus de 100 000 enfants rien qu'à l'intérieur du Sud-Kivu. Avec la propagation de la violence, les déplacements devraient encore augmenter. L'UNICEF est profondément préoccupé par la sécurité et le bien-être du grand nombre d'enfants qui fuient et cherchent refuge.Des centaines de personnes ont été tuées depuis le 2 décembre. De graves violations des droits de l'enfant ont également été signalées, notamment la mort de quatre élèves, six autres blessés, ainsi que des attaques contre au moins sept écoles, dont des salles de classe ont été endommagées ou détruites", renseigne le communiqué de l'UNICEF publié samedi 13 décembre à Bujumbura au Burundi.
Alors que les familles fuient, l’agence des Nations Unies précise que les enfants font face à des risques aigus de protection, notamment la séparation des familles, l'exposition à la violence, l'exploitation, la violence basée sur le genre et la détresse psychosociale.
"Un afflux soudain de personnes fuyant la violence a été enregistré au Burundi. Entre le 6 et le 11 décembre, plus de 50 000 nouveaux arrivants ont été identifiés, dont près de la moitié sont des enfants. Ce chiffre devrait toutefois être revu à la hausse, les autorités poursuivant l'identification des personnes en quête de refuge. De nombreux arrivants présentent des blessures liées au conflit, on compte également des enfants non accompagnés ou séparés, tandis que les femmes sont exposées à des risques accrus", ajoute l’agence onusienne.
L'UNICEF dit travailler avec les autorités nationales et les partenaires en RDC et au Burundi pour mobiliser une réponse humanitaire urgente et centrée sur l'enfant, tout en se coordonnant étroitement avec d'autres agences et partenaires de l'ONU afin d'assurer des évaluations rapides et une augmentation de l'aide dès que les conditions de sécurité le permettront. Les enfants ne doivent jamais payer le prix du conflit. L'UNICEF est prêt à soutenir chaque enfant touché par cette crise croissante, où qu'il soit.
Clément MUAMBA